En Irak comme en Iran, les marais mésopotamiens, considérés comme l’emplacement du mythique jardin d’Eden, sont mis en péril par la sécheresse. Le manque d’eau causé par le réchauffement climatique menace la faune comme la flore et cause le départ des derniers habitants
Dans le sud de l’Irak, la sécheresse a emporté des pans entiers de marais mésopotamiens du mythique jardin d’Eden. Dans les marais de Hawizeh, chevauchant la frontière avec l’Iran, ou ceux très touristiques de Chibayich, de vastes étendues de terres humides ont cédé la place à des sols craquelés, parsemés d’arbustes jaunissant.
En cause : trois années de sécheresse, des précipitations en baisse et un débit réduit des fleuves venus des pays voisins, Turquie et Iran, en raison des barrages construits en amont. « La sécheresse touche les hommes autant que les animaux », raconte Hachem Gassed, 35 ans, habitant un hameau près de Hawizeh qui doit parcourir une dizaine de kilomètres à travers des terres arides pour nourrir et rafraîchir ses buffles. Dans la région, cet animal est l’unique gagne-pain de 6 000 familles.