L'Irak et les scénarios du futur: les partisans de Sadr
Des partisans du courant sadriste ont occupé le Parlement irakien scandant des slogans hostiles à la formation du nouveau gouvernement, et cela, suite à l’annonce par le Cadre de coordination de l’accord sur la nomination de Mohammad Chayya as Soudani au poste de premier ministre, du fait de sa proximité avec le chef de la Coalition de l’Etat de droit, Nouri al Maliki, qui avait provoqué la colère des forces politiques à cause de ses déclarations insultantes à l’égard de nombre de leaders irakiens, outre leur refus des ingérences iraniennes.
L’occupation du Parlement irakien par les partisans de Mouqtada al Sadr a coïncidé avec l’arrivée à Bagdad d’Ismaïl Qani, commandant iranien de la Brigade d’al Quds, pour une visite secrète dans le but de rencontrer les chefs du Cadre de coordination chiite, en particulier Nouri al Maliki et Hadi al Amiri, et il leur a demandé de tenir à la candidature de Mohammad as-Soudani à la tête du gouvernement irakien, et de ne pas céder aux pressions du courant sadriste. Il a demandé aussi de chasser les dirigeants de l’organisation kurde du Parti communiste iranien, accusée par l’Iran de collaborer avec le Mossad pour des opérations de sabotage en Iran.
L’occupation du Parlement irakien a montré la rapidité de la réaction sadriste, pour affirmer le refus de Mohammad Chayya as-Soudani à la tête du gouvernement, et des ingérences iraniennes.
Cette occupation est un avertissement à toutes les forces politiques et à l’Iran, Mouqtada al Sadr ayant demandé à ses partisans de se retirer de la zone verte et du Parlement et de retourner chez eux, affirmant qu’il ne laisserait pas la voie libre au Cadre de coordination pour former le gouvernement, même s’il se retirait du Parlement.
Plusieurs scénarios sont possibles dans l’avenir: le chef sadriste peut ainsi mettre ses menaces à exécution et utiliser ses partisans pour organiser des sit-ins partout en Irak et embarrasser l’Etat.
De son côté, le Cadre de coordination pourrait être amené à retirer la candidature d’as-Soudani et la remplacer par des noms acceptables par le courant sadriste, ou garder Moustapha al Kazimi comme premier ministre, étant donné qu’il jouit de la confiance de nombre de courants politiques en Irak.