La balle dans quel camp? Retour de Téhéran et Washington à Vienne avec des positions intransigeantes
Les négociateurs sur le nucléaire iranien se sont retrouvés à Vienne le 5 août pour reprendre les pourparlers interrompus depuis mars dernier, dans une tentative de redonner vie à l’accord de 2015, dont l’ex-président américain Trump s’était retiré en 2018.
Cette décision intervient quelques jours après l’annonce par Washington d’une série de sanctions nouvelles contre Téhéran, visant le secteur pétrolier iranien. C’est ainsi que le secrétaire d’Etat américain Antony Blinken a annoncé le 1er août l’imposition de sanctions contre six entités facilitant des transactions illégales liées au pétrole iranien.
En réponse à cette série de sanctions, Téhéran a accéléré le rythme de son programme nucléaire, en mettant en service trois groupes de centrifugeuses de type IR-6, peu avant le nouveau round de négociations à Vienne.
Ces sanctions ont sans doute motivé la reprise des négociations, commencées en avril 2021 et interrompues en mars 2022, sans parvenir à des solutions concernant les points de désaccord, les deux parties américaine et iranienne se renvoyant chacune la balle.
De son côté, l’Union européenne a cherché à atténuer les différends, le coordinateur de l’Union Enrique Mora ayant rencontré ses homologues russe et chinois, puis le négociateur iranien en chef Ali Baqri Koni.
L’un des principaux points de désaccord est l’insistance iranienne à ce que les Etats-Unis retirent la Garde révolutionnaire de leur liste des organisations terroristes, ce que ces derniers refusent.
L’Iran exige aussi des garanties au cas où Biden revenait sur ses engagements, ainsi que la fermeture de l’enquête de l’AIEA, ce que refuse Washington étant donné les pressions internes et externes pour ne pas transiger avec l’Iran.
Ainsi, malgré la volonté des Etats-Unis de suivre la voie diplomatique avec l’Iran, il semble que ce soit les pratiques iraniennes qui ont contribué à pousser Washington à reprendre la voie des sanctions, outre l’engagement américain à empêcher l’Iran de se doter de l’arme nucléaire.