En lançant son armée dans la lutte contre le terrorisme: le Nigeria renouvelle le sang de ses forces armées
Face à l’augmentation du chaos et de l’insécurité au Nigeria, suite aux opérations des organisations terroristes comme Daech, et aux critiques dont il fait l’objet, le gouvernement a décidé d’opérer des changements parmi les commandants militaires.
Les forces armées sont mobilisées au nord-est, face à Daech et Boko Haram, au nord-ouest où elles affrontent des gangs qui terrorisent les habitants, et au sud-ouest, où progresse le mouvement séparatiste.
Le communiqué de l’armée a aussi mentionné des changements à la tête des détachements se trouvant à Lagos, à Enugu au sud-est, et à Kaduna au nord-ouest.
Notons qu’une attaque revendiquée par Daech en juillet dernier contre une prison à l’extérieur de la capitale, a embarrassé les forces armées, car elle a eu lieu à 40 kms seulement du Palais présidentiel d’Abuja et à proximité de l’aéroport international.
Il y a quelques jours, un convoi comprenant des hommes de sécurité du président Mohammadu Buhari a subi une embuscade, alors qu’il se dirigeait vers sa ville natale Katsina, au nord-ouest.
Egalement, des soldats de la garde présidentielle ont été victimes d’une embuscade terroriste à l’extérieurde la capitale en juillet dernier.
La sécurité représenta ainsi un enjeu essentiel dans les élections présidentielles de février 2023, qui désigneront un successeur à Buhari qui achèvera son second et dernier mandat, selon la constitution.
De leur côté, les députés de l’opposition ont menacé en juillet dernier de destituer Buhari à cause de l’insécurité, mais il est peu probable qu’ils y réussissent du fait que le parti au pouvoir bénéficie d’une majorité au Parlement.
Quant à Daech, elle recours à la stratégie de la “démolition des murs”, visant à détruire les murs des prisons pour en faire sortir ses combattants, car Daech souffre d’une pénurie en hommes en Afrique.
C’est ainsi qu’elle a mené une opération en juillet dernier contre la prison de Koja à proximité d’Abuja, durant laquelle près de 600 prisonniers ont fui, même si les autorités ont pu par la suite en arrêter la moitié.
Daech exploite ainsi la fragilité sécuritaire au Nigeria, et pratique une guerre psychologique, en faisant croire qu’elle reste forte sur le terrain, pour compenser ses pertes en Irak et en Syrie.