Pourquoi les Talibans mobilisent-ils pour condamner l’assassinat d’az-Zawahri en Afghanistan? Et quelle réponse lui préparent-ils?
Le président américain Joe Biden a annoncé le soir du 2 août la mort du chef d’al-Qaïda Ayman az-Zawahri, tué par un drone, dans la zone de dans la capitale Kaboul, et il est apparu par la suite que le lieu où il a été tué était une résidence du ministre taliban des Affaires étrangères, Sarajeddine Haqqani.
Le mouvement a alors publié un communiqué condamnant le meurtre du chef d’al Qaïda, en considérant que l’opération était une violation de l’accord de Doha.
Or, le mouvement a négligé le fait que l’accord de Doha comprend des articles stipulant l’interdiction de permettre aux organisations armées, dont al-Qaïda, d’utiliser les terres afghanes.
De son côté, le délégué Taliban nommé par les Nations unies à Doha, Suheil Chahine, s’est empressé de nier la connaissance par la mouvement de la présence d’az-Zawahri en Afghanistan.
Il a indiqué que les résultats de l’enquête ouverte par le gouvernement sur les allégations américaines seraient portés à la connaissance de tous.
Selon des sources locales en Afghanistan, le gouvernement a alors donné des instructions à ses partisans pour mobiliser des manifestants dans plusieurs provinces du pays pour condamner l’attaque américaine ayant conduit à la mort d’az-Zawahri.
De son côté, le président américain a menacé indirectement d’une nouvelle intervention en Afghanistan, ce qui pourrait anéantir les espoirs futurs du mouvement, en compromettant les gains réalisés à la faveur de l’accord de Doha.
Plus grave que cela encore, la crise pourrait évoluer vers des divisions internes au sein du mouvement, ce qui ne serait pas à son avantage. En effet, le fait qu’al Haqqani ait fourni un asile sûr à az-Zawahri signifie l’existence d’une branche du mouvement opposée aux intérêts du mouvement et à l’accord de Doha, ainsi qu’une trahison interne au niveau de la direction, qui a conduit à la révélation de l’endroit où se trouvait az-Zawahri.