Quelle est la position de la France vis-à-vis de la Chine et Taïwan ?
Jean-Luc Mélenchon, chef de file de la France insoumise, a suscité une polémique en tenant des propos similaires, suite à la visite de la présidente de la chambre des représentants des États-Unis Nancy Pelosi à Taïwan, affirmant qu'il n'y a "qu'une seule Chine". Dans un contexte de hausse des tensions avec la Chine, ce sujet suscite de vives réactions.
Pour comprendre ce que signifie cette position, il faut revenir un peu en arrière. En 1964, Charles de Gaulle décide d'établir des relations diplomatiques avec la République populaire de Chine. Il rompt ainsi les relations avec la République de Chine, réfugiée à Taïwan depuis le schisme entre communistes et nationalistes en 1949.
"Il considère qu'à terme, la Chine sera plus influente que Taïwan", explique pour BFMTV.com Antoine Bondaz, directeur du programme Taïwan sur la sécurité et la diplomatie. "Dans un contexte de Guerre froide, cette décision vise à obtenir des concessions de la part de la Chine", ajoute-t-il. C'est un raisonnement qui poussera l'ONU à reconnaître la République populaire au profit de Taïwan en 1971.
Cette "politique d'une seule Chine" est partagée par tous les États membres de l'ONU. La grande majorité reconnaît la Chine, et une quinzaine reconnaissent la souveraineté de Taïwan, mais jamais les deux en même temps. Par conséquent, ces quinze pays n'entretiennent pas de relations officielles avec Pékin: le Belize, le Guatemala, Haiti, le Vatican, le Honduras, les Îles Marshall, Nauru, le Nicaragua, les Palaos, le Paraguay, Sainte-Lucie, Saint-Christophe-et-Niévès, Saint-Vincent et les Grenadines, le Swaziland et Tuvalu.
Pour Antoine Bondaz, c'est à bien distinguer du "principe d'une seule Chine", la politique de Pékin qui vise à revendiquer le territoire de l'île.