Syrie: une centaine de parlementaires dénoncent "la politique de guerre d'Erdogan" contre les Kurdes
"Alors que la Russie de Vladimir Poutine multiplie les crimes de guerre en Ukraine, Recep Tayyip Erdogan, à l'ombre de l'émotion mondiale, envisage de lancer une énième offensive sanguinaire contre les Kurdes du nord de la Syrie", affirment les signataires de cette tribune initiée par la sénatrice communiste du Val-de-Marne Laurence Cohen.
Le président turc "profite de son statut de pivot de l'Otan dans le cadre du conflit en Ukraine pour obtenir le blanc-seing de l'Alliance atlantique afin d'intensifier ses attaques dans le nord de la Syrie", estiment ces députés et sénateurs communistes, LFI, socialistes, écologistes mais aussi quelques LR ou de la majorité.
"Parlementaires de toutes sensibilités politiques, nous dénonçons la politique de guerre du président Erdogan et appelons les dirigeants et responsables européens à ne rien céder face à ses intimidations!", réclament-ils.
Zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie
"En 2019 déjà, Erdogan avait lancé une offensive au prix d'innombrables pertes civiles, de destructions et d'actes de barbarie, visant à la déstabilisation du tissu social et politique kurde. Face aux exactions commises par l'armée turque, les pays occidentaux ne doivent plus détourner les yeux", dénoncent ces élus.
Ces parlementaires français appellent les Etats membres de l'Union européenne "à garantir la protection des militants et des associations kurdes présents sur le sol européen. Nous invitons la France à saisir le Conseil de sécurité de l'ONU pour décréter une zone d'exclusion aérienne au nord de la Syrie et placer les Kurdes de Syrie sous protection internationale".
"Enfin, nous demandons que l'Aanes (l'Administration autonome du nord et de l'est de la Syrie) puisse bénéficier d'une reconnaissance internationale, afin d'aboutir à une solution politique susceptible de construire une paix durable dans la région", concluent-ils dans cette tribune.
Le président turc, Recep Tayyip Erdogan, a menacé à plusieurs reprises de lancer une offensive militaire contre les militants kurdes dans le nord de la Syrie, afin de créer une "zone de sécurité", à la suite d'une opération menée en 2019.