La tierce partie… Le groupe "Hasm" a reconnu avoir brûlé les prisons et les commissariats de police égyptiens le 25 janvier 2011
Doaa Imam
En effet, de nombreux chercheurs
et personnes
intéressées par les
affaires des groupes islamistes
trouvent que l'émergence du
mouvement "Hasm", classifié
comme groupe terroriste,
date des actes de violence et
d’extrémisme qui ont suivi la
Révolution du 30 Juin
2013.
Cela fait trois ans
lorsque le mouvement revendiquait
ses premières opérations criminelles à la mi-juillet 2016,
mais l'ambigüité l'entoure encore
jusqu’à présent.
L'un des terroristes, qui se
faisait appeler
" Khalid Saïf
Al-Dine" est apparu dans
une interview considérée comme
la première de son genre sur une
plate-forme médiatique
qui a rappelé l'approche de
(Sayyid Qutb, le théoricien du groupe des
Frères Musulmans) en se décrivant
comme
(le porte-parole
de
Hasm) et en disant que la
création de ce groupe
est intervenue comme
résultat de ce qu'il a appelé
(l'émergence de l'action révolutionnaire de résistance) depuis le 28 janvier
2011, qui a participé à brûler
ce qu'il a
dénommé "les repères
d'oppression
et de torture" et à
repousser l'agression des forces du régime
contre le peuple".
A cet égard,
l'interview de " Saïf
Al-Dine"
dévoile ces figures cachées, qui
avaient réussi
à l'époque à mettre en œuvre le
plan
d'évasion des prisonniers pendant
la Révolution du 25
Janvier 2011 et qui avaient
revendiqué
les violences qui se sont
produites plus tard, dont les
accusés étaient restés "inconnus" ,
et qu'aucune organisation ou
entité politique n'osait
revendiquer. Ce qui a mené à
l'émergence de nombreux termes dont le plus important est celui
de la "tierce partie"
qui
manipule
les incidents en cachette.
Parmi
le contenu de l'entretien publié
par le soi-disant
magazine "Kalimat Haq"
(La vérité),
édité en Turquie, " Saïf
Al-Dine" a tenté de "blanchir la réputation des Frères
musulmans" en disant que
Hasm ne faisait pas partie
des Frères
et que c'était une entité
indépendante et n'appartenait
à aucun parti ou faction. En
plus,
il a décrit les opérations
terroristes perpétrées auparavant par "la résistance armée" comme
"violence révolutionnaire" afin de légitimer le terrorisme du
mouvement.
Cependant,
les propos de " Saïf
Al-Dine"
contredisent le communiqué publié
par le mouvement en septembre dernier
dans lequel il rend hommage
au défunt
guide des Frères musulmans, Mahdi
Akef,
tout en le surnommant
"Mandela
et Guevara" et en
menaçant
de mener des opérations
terroristes
en représailles à sa mort.
Cela confirme le lien étroit
entre
les Frères musulmans et
Hasm qui est considéré
comme sa branche armée.
Hasm a été d'ailleurs inscrit
sur la liste
des groupes terroristes au
Royaume-Uni en décembre 2017 et classifié de même comme groupe terroriste
par les États-Unis au début de
cette année,
ce qui reflète leur dualisme,
d'autant que des aveux des
éléments de "Hasm" et de "Lewaa Al-Thawra" précisent leur
appartenance au groupe des Frères musulmans,
tandis que les deux
Administrations américaine et britannique
se sont seulement contentées de
classifier les deux mouvements sans évoquer le groupe mère.
A cet égard, "El Marja"
(La Référence) a suivi la
publication d'une série
de mémoires d'Amine Al-Husseini,
observateur
général des Frères de
Palestine et ami proche de Hassan Al-Banna, fondateur du groupe, parallèlement
à la publication d'articles incendiaires de Magdy Chalash, membre
du Bureau administratif des
Frères musulmans et
proche ami de Mohammad Kamal,
membre du Bureau
de guidance des Frères .
Le 14ème numéro
du magazine "Kalimat
Haq" ,
en plus de l'interview du
porte-parole de Hasm,
contenait aussi un article
intitulé "
Sayyid Qutb,
Pourquoi dérange-t-il les
régimes?
», ainsi qu'un cadeau
électronique que le magazine a mentionné, il s’agit du livre «Au cœur de la
bataille» d’Abdallah Azzam, l’un des dirigeants des Frères musulmans, et père
spirituel d’Oussama ben
Laden, le chef d’Al-Qaïda.
Des contradictions
Concernant la disparition du
mouvement et
son incapacité à mettre en
œuvre des opérations,
Saïf Al-Dine
a répondu que la politique
suivie par Hasm est déterminée selon les circonstances! En effet, on a vu dans
sa réponse qu'il méconnaissait les assauts
sécuritaires menés par les forces
de sécurité contre les éléments du mouvement et la perquisition de ses repaires
au cours des dernières années. Dans
le même entretien au magazine, il
a également indiqué
que la date de création du
mouvement est le 28
janvier 2011.
Le porte-parole
de Hasm a en outre précisé
que Hasm comptait sur les plates-formes médiatiques qui le soutenaient et qui
ne déformaient pas
les choses, faisant ainsi
allusion aux chaînes
des Frères musulmans ainsi qu'aux
pages des jeunes du groupe sur les réseaux sociaux qui avaient
innocenté Hasm sous prétexte
qu'il
mène "une action
révolutionnaire légitime".
Abordant
l'autocritique du mouvement, Saïf
Al-Dine a justifié
le moment de son apparition dans
les
médias en disant que "les
échecs les plus importants
du mouvement étaient le manque de communication avec le public,
et ce afin de clarifier
la démarche pacifique du
mouvement, ses motifs et sa nature.
Saïf Al-Dine
a par ailleurs exprimé son
accord avec la soi-disant "Lewaa Al-Thawra" (émanant du groupe des
Frères) en ce qui concerne l'approche et la vision générale,
mais admet en revanche la
différence entre
les deux groupes quant aux
méthodes et tactiques d'opérations. Il a qualifié
" Wilāyat Sinaï" de
mouvement Takfiriste qui a suivi la voie de la tutelle, de l'extrémisme et de
la tyrannie.
Saïf Al Dine a également
révélé la fausseté
des récits des dirigeants de
Hasm promus par les Frères à propos de la remise en cause des raids
sécuritaires menés par la police contre les repaires des éléments du mouvement,
commentant
que l'assassinat de ces éléments
constitue un message adressé par
l'Etat au mouvement
et que celui-ci répond par des
opérations terroristes.