Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine: l'accord sur le blé avec la Russie ne résout pas la crise alimentaire

vendredi 22/juillet/2022 - 07:01
La Reference
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Huffpost : L'accord entre l'Ukraine et la Russie permet de reprendre les exportations de céréales, mais reste à savoir si Moscou va le respecter.

GUERRE EN UKRAINE - Le blé ukrainien va pouvoir sortir de ses silos. L’Ukraine et la Russie ont signé ce vendredi 22 juillet un accord pour reprendre les exportations de céréales ukrainiennes par la mer Noire, alors que les céréales sont devenues une véritable arme diplomatique dans le conflit qui oppose Kiev et Moscou.

Plus précisément, deux accords séparés ont été signés avec la Turquie et les Nations unies. Kiev ayant refusé de signer directement le texte avec Moscou, qui s’est engagé sur un accord identique avec Ankara et le secrétaire général des Nations unies.

Russie et Ukraine représentent 30% des exportations mondiales de blé. Or, plus de 20 millions de tonnes de grains (blé, maïs) sont bloquées dans les silos des ports de la mer Noire depuis le début de la guerre le 24 février, à la fois à cause des navires russes mais aussi des mines placées par les Ukrainiens pour se prémunir d’un assaut naval de Moscou.

L’Ukraine et ses alliés européens ont déployé d’immenses efforts pour évacuer les céréalespar la route ou le rail, sans parvenir toutefois à compenser la mise à l’arrêt des ports et notamment de celui d’Odessa, avec des exportations six fois moins importantes que par la mer. Résultat, l’inflation frappe tous les pays et la crise alimentaire menace certains pays d’Afrique, très dépendants des importations de céréales notamment ukrainiennes.

Des couloirs sécurisés pour les navires

C’est pourquoi, à la demande de l’ONU et de la Turquie, Ukraine et Russie ont décidé de négocier pour reprendre les exportations. L’accord signé à Istanbul, dont le contenu n’a pas été officiellement dévoilé, prévoit la mise en place de couloirs sécurisés afin de laisser les navires marchands naviguer. Les négociateurs ont renoncé à débarrasser la mer Noire des mines -principalement posées par les Ukrainiens pour protéger leurs côtes-, mais les chargements seront escortés par des bâtiments ukrainiens jusqu’à leur sortie des eaux territoriales.

Un centre de contrôle et de coordination doit être établi à Istanbul avec des représentants de toutes les parties et des Nations unies, et des inspections des navires au départ et en direction des ports ukrainiens devraient avoir lieu dans l’un des ports d’Istanbul. La Russie a également obtenu la garantie que les sanctions occidentales ne s’appliqueraient pas, ni directement ni indirectement, à ses propres exportations de produits agricoles et d’engrais.

L’accord est initialement validé pour quatre mois, le temps de sortir les quelque 25 millions de tonnes entassées dans les silos d’Ukraine, puis automatiquement reconduit.

De quoi éviter une crise alimentaire dramatique dans les pays en développement? Rien n’est moins sûr. Si les États-Unis ont salué la conclusion de l’accord et exhorté Moscou à le mettre en oeuvre, ils ont prévenu qu’ils tiendraient “la Russie pour responsable de (sa) mise en oeuvre”. Même prudence pour le Conseil de sécurité des Nations unies: “Mettre fin au blocus russe dépendra bien sûr non seulement de la signature d’un accord par la Russie mais aussi de la façon dont la Russie le mettra en application.”


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