Guerre en Ukraine : nouveaux bombardements russes sur la ville de Kramatorsk
Le cargo russe « Zhibek Zholy », accusé de transporter des
céréales ukrainiennes, est arrivé en eaux russes
Le cargo russe Zhibek Zholy, accusé
par Kiev d’être chargé de 7 000 tonnes de blé ukrainien volé, est
entré dans les eaux territoriales russes après avoir quitté les côtes turques
où il était immobilisé depuis vendredi, ont fait savoir deux responsables
turcs. Le Zhibek
Zholy, qui était ancré dans la rade du port turc de Karasu, sur la
mer Noire, a émis son dernier signal à une vingtaine de kilomètres des côtes
turques dans la nuit de mercredi à jeudi, selon le site spécialisé Marine
Traffic, qui permet de suivre le trafic maritime en direct. Selon un haut responsable
turc et une source diplomatique turque, qui ont requis l’anonymat, le navire
est entré depuis dans les eaux territoriales russes en direction de Port
Kavkaz, dans le détroit de Kertch, qui relie la mer Noire à la mer d’Azov.
Selon l’agence de presse turque DHA, le cargo a coupé son transpondeur,
l’appareil permettant le suivi des navires en mer. Les autorités ukrainiennes
avaient déploré plus tôt jeudi que le bateau ait pu quitter les côtes turques,
exigeant des explications d’Ankara. Un membre de l’équipage, cité sous couvert
d’anonymat par l’agence de presse russe TASS, a affirmé que la cargaison du
navire allait être transférée sur un autre cargo afin de laisser le Zhibek
Zholy repartir.
La Finlande amende ses lois pour
renforcer sa frontière avec la Russie
Le Parlement finlandais a amendé mardi ses
lois afin de renforcer les clôtures sur la frontière entre la Finlande et la
Russie.
Après le début, en février, de l’invasion
de l’Ukraine par la Russie, la Finlande a mis fin à des décennies de
non-alignement militaire en demandant en mai à entrer dans l’OTAN ; le
processus d’adhésion a officiellement débuté lundi.
Motivés par la crainte que Moscou n’utilise
des migrants pour faire pression sur Helsinki, les nouveaux amendements à la
loi finlandaise sur les gardes-frontières faciliteront la construction de
barrières plus solides le long de la frontière de 1 300 kilomètres
que la Finlande partage avec la Russie.
Le but de la loi est d’« améliorer
la capacité opérationnelle du garde-frontière de répondre aux menaces
hybrides », a déclaré Anne Ihanus, conseillère du ministère de
l’intérieur finlandais. « La guerre en Ukraine a
contribué à l’urgence de la question », a-t-elle dit.
Actuellement, les frontières de la Finlande
ne sont sécurisées que par des clôtures en bois léger, principalement
installées dans le but d’empêcher le bétail de paître du mauvais côté.
« Ce que nous voulons construire maintenant, c’est une clôture solide
avec un vrai effet barrière », a déclaré la
directrice du département juridique des gardes-frontières finlandais, Sanna
Palo. « Selon
toute vraisemblance, la clôture ne couvrira pas toute la frontière est, mais
sera concentrée aux endroits considérés comme les plus importants »,
a-t-elle expliqué.
L’Union européenne refuse que le
G20 serve de « plate-forme de propagande » pour Moscou
Une rencontre des ministres des affaires
étrangères des pays du G20 se déroule sur l’île de Bali, jeudi et vendredi,
pour préparer le sommet des dirigeants des vingt puissances prévu en novembre
au même endroit. Le chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, n’a
programmé aucune rencontre avec le chef de la diplomatie russe, Sergueï Lavrov,
pendant ces deux journées, ont fait savoir ses services.
« La guerre effroyable contre l’Ukraine et les conséquences de
l’agression de la Russie seront abordées au cours de ces réunions, mais nous ne
permettrons pas que Moscou utilise le G20 comme une plate-forme pour sa
propagande », a déclaré sa porte-parole, Nabila
Massrali, au cours du point de presse quotidien de la Commission européenne. « La
participation de la Russie à un haut niveau peut constituer une menace pour la
crédibilité, l’efficacité et la pertinence du G20 », a-t-elle
mis en garde.
L’Indonésie a invité le président russe,
Vladimir Poutine, au sommet de novembre à Bali, malgré la pression occidentale,
notamment des Etats-Unis, pour l’isoler. En guise de solution de compromis,
Djakarta a également convié le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Bombardement sur Kramatorsk : au moins un mort et plusieurs blessés
Au moins un civil a été tué et plusieurs autres ont été blessés dans une
frappe sur Kramatorsk, ville industrielle de l’oblast de Donetsk et potentiel
objectif de l’offensive russe, ont constaté des journalistes de l’Agence
France-Presse. L’explosion a creusé un large cratère dans une cour située entre
un hôtel et des immeubles résidentiels. Les journalistes ont vu le corps d’une
personne tuée et des blessés, ainsi que deux voitures en feu.
Le désespoir des non-Ukrainiens vis-à-vis de la différence de traitement
Les réfugiés venus d’ailleurs et les
associations dénoncent le « deux poids, deux mesures » du
gouvernement en matière d’accueil.
Des ONG françaises appellent à ouvrir les centres d’accueil pour Ukrainiens
aux autres migrants
Plusieurs associations et ONG qui soutiennent les exilés ont appelé à une
manifestation samedi, à 14 h 30, au départ du centre d’accueil pour
les Ukrainiens, porte de Versailles, jusqu’à la préfecture de la région
Ile-de-France, chargée d’orchestrer les opérations dites de mises à l’abri.
Elles demandent que les centaines de migrants sans-abri en Ile-de-France
puissent accéder aux centres d’hébergement destinés aux Ukrainiens et qui sont
désormais « à
moitié vides », ont déclaré Médecins du monde, Utopia 56,
Pantin Solidaire et d’autres associations dans un communiqué commun.
« Dans le centre de premier accueil (…) entre 300 et 500 places sont laissées vacantes chaque
nuit. L’Etat, déjà sollicité à ce sujet, refuse catégoriquement d’y héberger
des personnes vulnérables venant d’autres pays. Pourtant, dans le même temps,
plusieurs centaines de personnes dorment à la rue, font-elles
savoir. A
cela s’ajoutent plusieurs structures d’hébergement ouvertes, elles aussi
exclusivement pour les réfugiés ukrainiens, à Bercy et gare de l’Est (à
Paris) notamment,
qui ont déjà été fermées par l’Etat, dû à la baisse des arrivées ».
Cette situation « injustifiée et
injustifiable » répond à une « logique de différence de
traitement » entre Ukrainiens et le reste de la
population migrante de la part de l’Etat, dénoncent-elles.
Une manifestation pour dénoncer « la
différence de traitement » entre réfugiés ukrainiens et
non-ukrainiens s’était déjà tenue au début d’avril en Seine-Saint-Denis, où les
campements informels, notamment peuplés de ressortissants afghans, refont leur
apparition depuis plusieurs mois.