Quatre morts en territoire russe dans le bombardement le plus important depuis le début du conflit
lundi 04/juillet/2022 - 03:20
Le centre-ville de Belgorod, proche de la frontière ukrainienne, a été frappé pour la première fois, provoquant la destruction de dizaines d’immeubles et de maisons.
A 3 heures du matin, dans la nuit du 2 au 3 juillet, les habitants de la région russe de Belgorod ont vu et entendu sur leur sol ce qui ressemble fort aux effets d’une guerre, et non d’une simple « opération spéciale » menée sur le territoire du pays voisin. Depuis le 24 février, cette région du sud de la Russie frontalière de celle de Kharkiv, en Ukraine, a déjà été la cible de bombardements – objectifs militaires, raffineries et, parfois, des maisons isolées touchées.
Rien de comparable avec cette nuit du 3 juillet, au terme de laquelle le gouverneur a dénombré, en plein cœur de la ville de Belgorod, onze immeubles résidentiels et trente-neuf maisons endommagés. Quatre personnes ont été tuées : un citoyen russe et trois membres d’une famille ukrainienne originaire de Kharkiv, réfugiée chez des proches depuis le début du conflit.
Selon le ministère de la défense russe, la ville de 370 000 habitants aurait été « sciemment » visée par trois missiles de type Totchka-U porteurs de charges à sous-munitions. Ces missiles auraient été abattus par les défenses antiaériennes russes. « Après la destruction des missiles ukrainiens, les débris de l’un d’entre eux sont tombés sur une maison de la ville », a ainsi indiqué le porte-parole militaire, Igor Konachenkov.
Sur des vidéos publiées au petit matin par des médias locaux, on aperçoit pourtant au moins une forte explosion, dont l’ampleur ne correspond pas à la simple chute de débris. La partie russe affirme également avoir abattu deux drones ukrainiens TU-143 « chargés d’explosifs » se dirigeant vers la ville de Koursk, également proche de la frontière ukrainienne.
Evénement gênant
Comme à son habitude, l’armée ukrainienne n’a pas commenté ces accusations, mais des experts militaires, à Kiev, remettaient en cause cette version, évoquant des missiles partis de Russie et abattus par la propre défense antiaérienne russe. A l’appui de cette explication, des explosions entendues dans la région de Kharkiv immédiatement après celles de Belgorod.
Les analystes du Conflict Intelligence Team, organisation fondée par des enquêteurs indépendants russes, évoquent plutôt des frappes ukrainiennes ciblant des objectifs militaires et que les systèmes de défense russe auraient détourné de leur trajectoire.