Publié par CEMO Centre - Paris
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L’Irak peut-il être gouverné sans l’influent clerc chiite Moqtada al-Sadr?

lundi 20/juin/2022 - 04:09
La Reference
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L'Irak traverse une grave crise politique. Huit mois après les élections législatives, le pays n'a toujours pas de gouvernement. Face à l'impasse politique, le grand vainqueur du scrutin, Moqtada al-Sadr, a annoncé la semaine dernière la démission de ses 73 députés au Parlement, affirmant quitter le processus politique en cours. L'Irak peut-il être gouverné sans cet influent clerc chiite ? Rencontre avec sa base partisane.
Le week-end, lors de la prière du midi, les rues sont bondées dans le quartier de Sadr City, le fief de Moqtada al-Sadr. Des centaines d'habitants recouvrent l'asphalte brûlant de leur tapis de prière et s'agenouillent devant l'imam. Mais aujourd'hui, c'est la situation politique qui occupe les esprits.
Un sadriste d'une cinquantaine d'années interpelle son voisin : « Mais non, si Dieu le veut, il n'y aura pas de retrait de Moqtada al-Sadr ! Il sait très bien ce qu'il fait ! Il sait quand il faut partir, il saura quand il faudra revenir ! » Même au sein de sa base partisane, la stratégie du clerc reste confuse, mais ici, tout le monde soutient sa décision : « Parfois on ne comprend pas, on ne sait pas pourquoi il fait ces choix, mais on le découvre après, et en général c'est toujours dans notre intérêt ! »
Moqtada al-Sadr garde toute son influence, dans la rue mais aussi dans les sphères du pouvoir. Malgré sa décision, l'Irak ne peut pas se passer de lui, affirme Alaa, 34 ans : « Il ne peut pas y avoir de gouvernement sans les sadristes, c'est impossible. Même si les autres partis en forment un, il tombera. »
Aujourd'hui tous les scénarios sont possibles en Irak, y compris la convocation de nouvelles élections.

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