Une crise de la sécheresse menace l’Iran: des barrages turcs sur des fleuves frontaliers provoquent une crise
samedi 18/juin/2022 - 04:47
Les relations irano-turques connaissent une crise, après la décision d’Ankara de construire des barrages sur les fleuves frontaliers entre les deux pays.
Cette décision a provoqué la colère de l’Iran qui a exprimé son refus de cette initiative par la bouche de son ministre des Affaires étrangères Amir Abdullahian.
Abdullahian a affirmé: “J’ai demandé à la partie turque de considérer sérieusement ce qui se passe concernant la construction des barrages sur le fleuve frontalier Araxe”, qui prend sa source à proximité d’Erzurum et rejoint le fleuve Koura avant de se jeter dans la Mer Caspienne.
La crise entre les deux pays est d’autant plus grave en l’absence d’accords bilatéraux en matière de coopération fluviale. Cependant, le ministre iranien des Affaires étrangères a affirmé qu’il avait soumis une demande au gouvernement turc il y a quatre mois pour mettre en place une commission conjointe sur les eaux.
Cette décision turque intervient alors que le niveau des eaux dans les barrages de Téhéran a baissé successivement de 30% et de 64%, ce qui pourrait provoquer des protestations suite à la pénurie d’eau.
Et de fait, les agriculteurs ont déjà protesté l’année dernière, après avoir failli perdre leurs récoltes à cause de la sécheresse, surtout que l’Iran est témoin d’une augmentation de la sécheresse dans plusieurs régions, qui a poussé leurs habitants à fuir à la recherche de sources d’eau.
Selon des rapports iraniens, l’Iran fait face à une sécheresse pour la seconde année consécutive, et 64% du volume utile des reservoirs des barrages du Khouzistan est vide, outre le fait que les ressources en eau disponibles sont limitées par rapport à la normale, ce qui menace les récoltes d’été.