Publié par CEMO Centre - Paris
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Le «Spiderman» du Soudan, figure de la contestation, s'exprime

mercredi 08/juin/2022 - 09:32
La Reference
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Depuis octobre dernier et le coup d’État du général Al-Burhane, il prend part aux manifestations dans les rues de Khartoum vêtu de son costume rouge de super-héros, affrontant bombes lacrymogènes et balles souvent réelles. Anonyme pour des raisons de sécurité, il est devenu un symbole de la résistance du peuple soudanais. Quelles sont ses motivations ? Quelle est son histoire ? RFI a pu lui parler. 
Enfant déjà, son oncle, le surnommait affectueusement « Spidey », araignée en anglais, car il ne pouvait s’empêcher de sautiller partout. Loin de se douter alors qu’à 27 ans, Spidey endosserait réellement le costume du super-héros pour manifester dans les rues de Khartoum. « Quand je porte l’habit de Spiderman je ressens une grande liberté, et je me sens plus fort. Je sens aussi que cela fait plaisir aux autres manifestants que cela leur donne de l’énergie pour protester », confie-t-il. 
Sa force, Spidey la puise aussi dans le souvenir de ses amis tombés sous les balles de la répression depuis les premières manifestations de 2019 contre contre le régime d’Omar el-Béchir. « Non, ça ne nous fera pas renoncer. Les martyrs, c’est le prix à payer pour la démocratie. Et tant que nous n’aurons pas la démocratie, nous n’arrêterons pas. » 
Son combat pour un autre Soudan, Spidey le mène aussi dans son quartier où il a créé une petite école. Lui-même autodidacte faute de moyens pour étudier, il enseigne bénévolement la robotique à de jeunes enfants déscolarisés. « Je veux leur offrir une éducation car c’est la clé de tout. C’est ce qui donne l’espoir. Si tu veux t’élever dans la vie et aider à élever le Soudan, cela passe par l’éducation. »
Alors que la liste des martyrs s’allonge chaque semaine, Spidey se dit confiant dans la persévérance des Soudanais mais ne rien attendre en revanche des pourparlers en cours avec l’armée. En attendant, il s'est comme le super-héros mondialement connu, retrouvé porté à l'écran le mois dernier dans un documentaire réalisé pour le Guardian par le cinéaste britannique Phil Cox. Un film que l'on peut retrouver... sur la Toile.

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