Tentatives de prolonger la trêve entre les Talibans et les autorités pakistanaises: pourquoi maintenant?
lundi 06/juin/2022 - 06:56
Durant la dernière semaine de mai, le porte-parole du mouvement Taliban afghan Zabihallah Mujahed a annoncé qu’il accueillerait des pourparlers entre le gouvernement pakistanais et les Talibans du Pakistan à Kaboul comprenant 50 représentants du mouvement, la médiation de son gouvernement intervenant à la demande des deux parties.
La délégation pakistanaise des Talibans a présenté plusieurs demandes dont l’application de la loi islamique dans les régions soumises au contrôle des Talibans du Pakistan, la sortie des forces
pakistanaises des zones tribales et la suppression du grillage en fer installé par les forces pakistanaises tout le long de la ligne Diurand entre l’Afghanistan et le Pakistan.
Or, ces demandes qui sont contraires à la souveraineté pakistanaise, n’ont pas encore été commentées, en particulier le retrait de l’armée pakistanaise des zones tribales et l’abandon de la région aux combattants Talibans, et le mouvement exploite ses attaques armées contre les forces pakistanaises dont l’intensité a augmenté après l’échec de la précédente trêve en novembre dernier.
Le gouvernement afghan a réussi à accueillir des pourparlers qui ont abouti à la signature d’un accord temporaire de cessez-le-feu entre le gouvernement pakistanais et les Talibans du Pakistan, mais le mouvement arrivera-t-il à mettre fin à la tension entre les deux parties?
Plusieurs raisons expliquent le nouvel appel à la trêve: l’augmentation des attaques armées des Talibans contre les forces gouvernementales pakistanaises et le désir du gouvernement de rétablir la sécurité dans le pays, en particulier dans les zones sous contrôle gouvernemental.
Outre le fait que le gouvernement Taliban afghan ne souhaite pas d’escalade à ses frontières ou l’ouverture de nouveaux fronts étant donné les problèmes internes du pays.
En outre, les divergences entre les Talibans du Pakistan et le gouvernement placent leurs homologues afghans dans une impasse, car le Mouvement ne veut pas apparaître aux yeux de la communauté internationale comme une source d’inquiétude pour les pays voisins, sans pour autant renoncer à son lien avec l’aile pakistanaise du mouvement.
