Guerre en Ukraine, en direct : deux soldats russes condamnés à onze ans de prison pour avoir bombardé des villages ukrainiens
mardi 31/mai/2022 - 03:19
Dans le Donbass, l’imprévisible issue de l’offensive russe
Tandis que sur le front le plus oriental du Donbass, l’armée russe est entrée dans Sievierodonetsk et pilonne la ville voisine de Lyssytchansk (province de Louhansk), elle menace aussi directement, sur le front nord de la région, depuis la chute de la bourgade de Lyman, les deux villes stratégiques de Sloviansk et de Kramatorsk (province de Donetsk) qui, après avoir été sporadiquement visées par des tirs de missiles depuis trois mois, craignent désormais de se retrouver sous le feu de l’artillerie. De la résistance ou non de ces quatre villes dépend le sort du Donbass.
Cela peut sembler contre-intuitif mais, même pour faire la guerre, il y a des règles. Le droit de la guerre – qui existe depuis l’Antiquité – désigne ainsi les lois, en général coutumières, sur lesquelles s’entendent les parties ennemies lorsqu’elles sont en guerre. Aucun texte de droit international ne codifie à lui seul tous les crimes de guerre. La définition de ces crimes découle essentiellement de deux traités internationaux :
1. Les conventions de La Haye de 1899 et de 1907, qui se focalisent, notamment, sur l’interdiction d’utiliser certains moyens de combat (par exemple, se servir de balles expansives, qui provoquent des blessures plus graves que celles causées par d’autres types de balles).
2. Les conventions de Genève de 1949 et leurs protocoles additionnels de 1977, qui protègent les personnes qui ne participent pas ou plus aux hostilités : les civils, les membres du personnel sanitaire ou d’organisations humanitaires, les soldats faits prisonniers, etc.
La définition la plus récente de ce qui constitue un crime de guerre est donnée dans l’article 8 du statut de Rome, entré en vigueur en 2002. Les actes prohibés en temps de guerre sont nombreux : homicide intentionnel ; torture ; causer intentionnellement de grandes souffrances ou por¬ter gravement atteinte à l’intégrité physique ou à la santé ; destruction et appropriation de biens non justifiées par des néces¬si¬tés militaires ; déportation ; prise d’otages ; diriger intentionnellement des attaques contre la population ci¬vile ou des biens de ca¬ractère civil ; tuer ou blesser un combattant ayant déposé les armes ; pillage ; etc.
Il est également interdit d’employer des armes empoisonnées ; des gaz asphyxiants ou toxiques ; des méthodes de guerre de nature à causer des maux superflus ou des souffrances inuti¬les ; ou encore de commettre des violences sexuelles.
Les deux personnes condamnées, Alexandre Bobikine et Alexandre Ivanov ont été reconnus coupable de « violation des lois et coutumes de la guerre », à l’issue d’un procès qui avait commencé à la mi-mai près de la ville de Poltava, selon l’agence Interfax-Ukraine.
La guerre en Ukraine a un impact marginal sur la criminalité informatique, selon le cyberdéfenseur français
La guerre entre la Russie et l’Ukraine n’a eu qu’un effet marginal sur l’activité des groupes spécialisés dans la criminalité informatique dans le monde, a affirmé mardi Guillaume Poupard, directeur général de l’Anssi, l’agence chargée de la cyberdéfense française
« Le phénomène criminel est à mon avis impacté à la marge par le conflit », a déclaré M. Poupard, lors d’un événement sur la cybersécurité organisé par le groupe Thales, à Paris. « Il ne faut pas se rassurer » et en profiter pour baisser la garde, a-t-il ajouté.
Au début du conflit, la lutte au sein du groupe de rançongiciel Conti, entre pirates prorusses et pirates proukrainiens, avait pu laisser croire à la prochaine « disparition d’un acteur pénible », a commenté Guillaume Poupard. Mais Conti a depuis resurgi, se montrant capable « de mettre à genoux un pays entier comme le Costa Rica qui vient de déclarer l’état d’urgence à cause des attaques criminelles contre son administration », a-t-il regretté.
S’agissant des attaques en provenance des Etats, Guillaume Poupard a noté qu’il y avait actuellement « une concentration de l’effort russe sur l’Ukraine ». Face à cette offensive, « on voit une résilience très forte de l’Ukraine, ce qui peut donner espoir », a ajouté M. Poupard.
Au 97e jour de la guerre, les forces ukrainiennes sont effectivement en difficulté, notamment dans la ville-clé de Sievierodonetsk, dont l’armée russe a en partie pris le contrôle. Après plus de trois mois de combats, la situation se tend pour les forces de Kiev dans l’est de l’Ukraine, dont l’armée russe a fait sa priorité.
« La situation est ultra-compliquée. Une partie de Sievierodonetsk est contrôlée par les Russes », a rapporté Serhi Haïdaï, le gouverneur de la région de Louhansk. Les Russes « ne peuvent pas avancer librement », des combattants ukrainiens « restant toujours » dans la ville, a-t-il toutefois ajouté.
« Les bombardements intensifs se poursuivent, avec de probables combats de rue dans les alentours » de la ville, affirme le ministère de la défense britannique.
L’Institut américain pour l’étude de la guerre (ISW) suggère pour sa part que les Russes contrôleraient le nord-est et le sud-est de la ville et poursuivraient leur progression. Les combats font rage au sud de la ville, à Toshkivka, Ustynivka, Voronove, Borivske et Metolkine. L’institut juge aussi crédible la thèse d’une prise de contrôle russe de la rive sud de la rivière Siverskyi Donets, à l’exception de la partie qui traverse Sievierodonetsk.
Toutefois, les forces ukrainiennes ont affirmé néanmoins regagner du terrain notamment dans la région autour de Kherson, ville proche de la Crimée passée sous contrôle russe début mars. « L’ennemi a quitté le village de Mykolaïvka, dans le nord de la région de Kherson », déclare un bulletin de l’armée ukrainienne.