Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine, en direct : Scholz et Macron demandent à Poutine des « négociations directes sérieuses » avec Zelensky

samedi 28/mai/2022 - 06:22
La Reference
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Le schisme dans l’Eglise orthodoxe d’Ukraine a été réclamé par la base, selon son porte-parole
La branche moscovite de l’Eglise orthodoxe d’Ukraine, qui vient de rompre avec la Russie, ne pouvait plus rester silencieuse face aux compromissions du patriarche russe avec le Kremlin en pleine invasion du pays, a assuré samedi son porte-parole, l’évêque Kliment, dans un entretien à l’AFP.
La veille, sa branche moscovite a en effet décidé de rompre définitivement tous les liens avec la Russie après des siècles d’histoire commune, en raison d’un profond désaccord avec son patriarche sur la guerre en Ukraine.
« Nous condamnons et nous nous dissocions des commentaires sur l’agression russe en Ukraine émis par le patriarche Kirill », le chef de l’Eglise russe, a déclaré le religieux ukrainien, à la longue robe noire et à la barbe fournie. « Le commandement ‘‘Tu ne tueras point’’ ne peut pas avoir d’autre interprétation (…) et c’est difficile de comprendre les justifications ou le silence du patriarche moscovite sur la tragédie actuelle », a-t-il ajouté.
Peu après l’invasion russe de l’Ukraine, le 24 février, le patriarche Kirill avait repris les arguments du président Vladimir Poutine à son compte, en évoquant un combat contre les « forces du mal » opposées à « l’unité » historique entre la Russie et l’Ukraine.
Cette position, répétée à plusieurs reprises, a suscité des remous parmi les fidèles ukrainiens qui, selon l’évêque Kliment, ont été les moteurs du schisme. « Depuis des années, on subit des pressions de l’Etat » ukrainien pour se séparer du patriarcat de Moscou, mais « aujourd’hui, il y a un besoin, une demande dans la société de l’Eglise », a-t-il dit.
Cette demande émanait aussi des territoires séparatistes prorusses, a-t-il assuré. « Le concile a été suivi par des représentants de tous les diocèses, dont ceux de l’Est », et sa décision « sera relayée en Crimée et dans le Donbass ». « Cela imposera du courage et de la sagesse pour les prêtres de ces régions s’ils veulent préserver l’unité de l’Eglise et ne pas perdre leurs ouailles », a reconnu le porte-parole.
Mais pour lui, il est essentiel que son Eglise se maintienne dans ces territoires, « car elle sert souvent de pont aux autorités ukrainiennes » pour négocier « le retour ou l’échange de prisonniers de guerre, la livraison d’aide humanitaire ou d’autres sujets importants ». Dans ces zones, où tous les canaux politiques sont coupés, « le statut unique de l’Eglise orthodoxe ukrainienne est très pratique », insiste-t-il.
Une partie de l’Eglise ukrainienne, représentée par le patriarcat de Kiev, avait déjà rompu avec Moscou en raison de son annexion de la Crimée et de son soutien aux séparatistes prorusses dans le Donbass, et prêté allégeance en 2019 au patriarche Bartholomée, basé à Istanbul.
Selon l’évêque Kliment, les prêtres de la branche moscovite n’ont pas l’intention de faire de même. Quant aux relations avec leurs frères orthodoxes, « cela dépendra de leur position », mais « leur attitude n’est pas constructive », a-t-il dit, laissant entendre qu’un rapprochement n’est pas imminent.
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L’armée russe a confirmé samedi la conquête de la localité-clé de Lyman, dans l’est de l’Ukraine, un carrefour qui ouvre la route vers les grandes villes de Sloviansk et Kramatorsk. « Lyman est une ville stratégiquement importante car elle abrite une jonction ferroviaire majeure, et donne également accès à des ponts ferroviaires et routiers franchissant le fleuve Donets », note le ministère britannique de la défense dans son point de situation quotidien.
Le ministère de la défense ukrainien a affirmé samedi sur Telegram que « [l’ennemi] a mené des opérations d’assaut dans les zones des districts de Sievierodonetsk, Oskolonivka, Toshkivka, en vain, a subi des pertes et s’est replié sur des positions précédemment occupées ».
A Sievierodonetsk, « les bombardements continuent (…) l’armée détruit tout simplement la ville », a assuré de son côté le gouverneur de la région de Louhansk, Serhi Haïdaï. Selon lui l’armée russe est entrée dans les faubourgs de la ville où elle a subi « de lourdes pertes », tandis que les forces ukrainiennes tentaient de déloger les Russes d’un hôtel. D’après les autorités locales, 12 à 13 000 habitants sont restés dans la ville, sur 100 000 avant la guerre.
Sur le front méridional, Moscou s’affaire à consolider son emprise sur les territoires conquis depuis trois mois. Samedi à Marioupol, ville du Sud que les Russes ont pilonnée pendant trois mois avant de s’en emparer définitivement la semaine dernière, un premier bateau cargo est entré dans le port, selon l’agence de presse officielle TASS. La marine ukrainienne a réagi sur Facebook en qualifiant cette annonce de « manipulation » car selon elle, « tout en continuant à négliger les normes du droit maritime international, les groupes de navires de la Russie continuent de bloquer la navigation civile dans les eaux des mers Noire et d’Azov ».
Plus de huit millions d’Ukrainiens étaient déplacés à l’intérieur de leur pays, selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM) et le Haut-Commissariat pour les réfugiés de l’ONU (HCR). S’y ajoutent 6,6 millions qui ont fui à l’étranger, dont plus de la moitié – 3,5 millions – en Pologne. « Les réfugiés nouvellement arrivés proviennent souvent de zones fortement touchées par les combats », a expliqué Olga Sarrado, une porte-parole du HCR. « Ils arrivent souvent dans un état de détresse et d’anxiété, ayant laissé derrière eux des membres de leur famille. »
Scholz et Macron demandent à Poutine des « négociations directes sérieuses » avec Zelensky
Le chancelier allemand, Olaf Scholz, et le président français, Emmanuel Macron, ont demandé samedi, lors d’un entretien téléphonique avec Vladimir Poutine, des « négociations directes sérieuses » avec le président ukrainien, Volodymyr Zelensky.
Lors d’un entretien de quatre-vingts minutes avec le président russe, les deux dirigeants « ont insisté sur un cessez-le-feu immédiat et un retrait des troupes russes », indique un communiqué de la chancellerie allemande. MM. Macron et Scholz ont « appelé le président russe à des négociations directes sérieuses avec le président ukrainien et à une solution diplomatique du conflit ».
Cet entretien, qui s’est tenu à la demande de MM. Macron et Scholz selon la chancellerie, a été « consacré à la poursuite de la guerre russe contre l’Ukraine et aux efforts pour y mettre fin ». Le chancelier allemand et le président français ont en outre « appelé le président russe à veiller à une amélioration de la situation humanitaire de la population civile ». Celle-ci est particulièrement préoccupante à Sievierodonetsk, dans le Donbass, où les bombardements sont incessants.
Les deux dirigeants occidentaux ont « pris note positivement de l’engagement du président russe de traiter les combattants capturés conformément au droit international humanitaire, en particulier aux conventions de Genève, et de garantir un accès sans entraves au Comité international de la Croix-Rouge ».
« Le président Poutine a assuré vouloir permettre l’exportation de céréales depuis l’Ukraine, notamment par voie maritime », affirme la chancellerie.
Le président russe s’est « engagé à ce que la Russie ne profite pas de l’ouverture de la ceinture de mines mise en place pour protéger les ports ukrainiens, afin de permettre l’exportation de céréales par bateau, pour mener des actions offensives », assure la chancellerie allemande, précisant que les trois dirigeants étaient d’accord sur le « rôle central » que doivent jouer les Nations unies pour garantir les exportations.
Vladimir Poutine a évoqué la crise alimentaire lors d’un entretien téléphonique avec Emmanuel Macron et Olaf Scholz
La Russie, qui rejette toute responsabilité dans la crise alimentaire actuelle, est « prête » à aider une exportation « sans entraves » des céréales de l’Ukraine, a assuré, samedi, le président russe, Vladimir Poutine, lors d’un entretien téléphonique avec le président de la République française, Emmanuel Macron, et le chancelier allemand, Olaf Scholz.
L’Ukraine, un des principaux exportateurs mondiaux de céréales, est en effet confrontée, depuis le début de l’invasion russe, au blocage de ses ports. « La Russie est prête à aider à trouver des options pour une exportation sans entraves des céréales, y compris des céréales ukrainiennes en provenance des ports situés sur la mer Noire », a déclaré le Kremlin dans un communiqué publié à l’issue de cette conversation téléphonique, qui a eu lieu sur fond des craintes d’une grave crise alimentaire en raison de l’offensive russe en Ukraine.

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