Guerre en Ukraine : A Davos, Kiev réclame encore plus d’armes lourdes
Inlassablement,
le pouvoir ukrainien plaide auprès de ses alliés pour recevoir plus
d’armes. L'Ukraine a
grandement besoin d’unités mobiles capables d’envoyer plusieurs roquettes
simultanément, pour avoir des armes égales face à la puissance de feu de la
Russie, a ainsi insisté mercredi à Davos le ministre
ukrainien des Affaires étrangères.
«
La bataille pour le Donbass ressemble
beaucoup aux batailles de la Seconde Guerre mondiale », a indiqué Dmytro Kuleba
aux journalistes après une série de discussions, au Forum économique mondiale
dans la station suisse, avec des responsables gouvernementaux et des chefs
d’entreprise. Le ministre a notamment expliqué que « certains villages et
villes n’existent plus » dans cette région de l’Ukraine, qui essuie ces
derniers jours des bombardements intensifs. « Ils ont été réduits en ruines par
les tirs d’artillerie russe, par des systèmes russes de lancement de multiples
roquettes ».
Chaque jour à attendre « des gens sont tués »
La Russie est mieux
équipée que l’Ukraine pour un certain nombre d’armes lourdes. Mais selon Dmytro
Kuleba, le plus grand déséquilibre concerne les lanceurs capables d’envoyer
plusieurs roquettes simultanément. Kiev en a demandé à Washington, et c’est «
vraiment l’arme dont nous avons grandement besoin », a assuré le ministre. «
Les pays qui traînent des pieds sur la fourniture d’armes lourdes à l’Ukraine,
doivent comprendre que chaque journée qu’ils passent à décider, peser
différents arguments, des gens sont tués ».
Le
ministre a par ailleurs appelé la communauté internationale à « tuer les
exportations russes », estimant que Moscou devait cesser de « gagner de
l’argent et de l’investir dans une machine de guerre qui tue, viole et torture
des Ukrainiens ».
Par
ailleurs, face aux inquiétudes quant à l’incapacité actuelle de l’Ukraine à
exporter ses céréales en raison du blocage de ses ports par les Russes, il a
fait état de discussions de Kiev avec les Nations unies sur la possibilité d’un
passage sécurisé à partir du port d’Odessa. Celui-ci devrait être déminé, et
Kiev aurait besoin de garanties pour s’assurer que la Russie ne l’attaque pas.
« En fin de compte, toute l’histoire avec ce corridor est une question de
confiance envers la Russie », a résumé le ministre. « Nous travaillons avec les
Nations unies pour trouver un moyen de répondre à cette inquiétude sur la
sécurité ».