L’Onu salue l’amnistie de prisonniers en Syrie
dimanche 22/mai/2022 - 03:17
L’amnistie dont doivent bénéficier des milliers de Syriens condamnés pour des crimes liés au « terrorisme » a été saluée dimanche 22 mai 2022 par l’envoyé spécial de l’Onu en Syrie, Geir Pedersen, peu avant une nouvelle session de pourparlers à Genève sur la nouvelle Constitution syrienne.
J’ai été informé dans les détails de la dernière amnistie du président Assad et j’ai hâte d’être tenu au courant de ses progrès et de sa mise en œuvre, a déclaré Geir Pedersen aux journalistes à Damas après une rencontre avec le ministre syrien des Affaires étrangères Fayçal Al-Mokdad.
La plus vaste amnistie depuis le début du conflit en 2011
Cette amnistie a du potentiel et nous sommes impatients de voir comment les choses vont évoluer.
Le président syrien, Bachar al-Assad, a déjà annoncé plusieurs amnisties depuis le début de la guerre en 2011, qui comprenaient de nombreuses exceptions.
Le dernier décret d’amnistie en date, daté d’avril dernier, s’applique aux détenus jugés pour crimes liés au terrorisme, à l’exception de ceux qui sont accusés d’homicides.
Cette amnistie est considérée par des militants des droits humains comme la plus vaste depuis le début du conflit en Syrie en 2011, qui a fait quelque 500 000 morts.
Le ministère syrien de la Justice a déclaré ce mois-ci que des centaines de détenus avaient été libérés, sans préciser le nombre exact.
Un responsable militaire, Ahmad Touzan, a expliqué cette semaine aux médias locaux que l’amnistie concernait des milliers de personnes, y compris celles qui sont encore recherchées.
Réunion prévue à Genève entre les belligérants
Il a refusé de divulguer le nombre de détenus libérés, car les chiffres changent d’heure en heure.
L’Observatoire syrien des droits de l’Homme (OSDH), qui dispose d’un vaste réseau de sources en Syrie, indique qu’environ 1 142 détenus ont été libérés à travers le pays depuis l’entrée en vigueur de l’amnistie.
Des centaines d’autres détenus devraient être libérés, selon le directeur de l’OSDH, Rami Abdel Rahmane.
Geir Pedersen s’est exprimé quelques jours avant que les parties belligérantes syriennes ne se réunissent à Genève afin de poursuivre les pourparlers sur la nouvelle Constitution.
Depuis 2011, près d’un demi-million de personnes ont été incarcérées dans les prisons du régime et plus de 100 000 y sont mortes, notamment sous la torture, selon l’OSDH.