Qui remplit le vide laissé par les Américains en Irak?
jeudi 19/mai/2022 - 03:58
Les pays de la région attendent le retrait imminent des forces américaines d’Irak, au moment où se font entendre les appels à la synchronisation des positions
des pays arabes, au rapprochement avec l’Irak et à la coopération politique et militaire, pour réaliser des équilibres dans la région, suite au retrait américain, et au retour de l’Irak dans le giron arabe pour faire face à l’influence iranienne.
Les composantes sunnite et kurde craignent qu’en cas de retrait américain total, les milices chiites armées soutenues par Téhéran remplissent le vide sécuritaire après ce retrait des Américains dont la présence limitait l’influence iranienne.
Malgré le tapage accompagnant l’annonce de l’accord entre Bagdad et Washington, sur le retrait des forces américaines, notons que ce retrait n’est pas total, comme en Afghanistan récemment, où Biden a décidé un retrait total avant le 11 septembre dernier.
L’annonce de la sortie américaine d’Irak pose le problème de celui qui va remplir ce vide, ce qui ouvre le débat sur l’état de “multipolarité”, que le monde vit à cause du retrait de Washington, et du fait que d’autres grandes puissances essaieront de remplir le vide laissé par les Américains: Russie, Chine, voire des pays européens.
Les administrations américaines successives ne peuvent plus accepter que la vie de leurs soldats ou citoyens soient mise en danger au Moyen Orient, et ne dépenseront plus beaucoup dans cette région, à moins que les événements ne l’imposent, ce qui n’est pas le cas aujourd’hui. Cela aura des répercussions sur les liens
sécuritaires avec les pays amis et alliés. Ainsi, Taiwan par exemple surveille ces événements pour s’assurer de la crédibilité de la dissuasion américaine vis-à-vis de la Chine et du degré de disposition de Washington à prendre des risques au cas où les Chinois envahiraient Taiwan.