L’Algérie et la Turquie, des alliés en quête d’une stratégie commune
Alors qu’Alger ambitionne d’augmenter le volume des investissements turcs dans le pays, la Turquie, de son côté, souhaite renforcer sa présence dans le nord de l’Afrique et au Sahel − régions à fort potentiel économique − par l’entremise d’un partenaire fort. Au lendemain de l’élection du président Tebboune à la tête du pays, en 2019, son homologue turc avait d’ailleurs été le premier chef d’État étranger à lui rendre visite en Algérie.
La Turquie souhaiterait ainsi jouer un rôle au Mali et au Niger, surtout pour contrecarrer la présence française au Sahel. “La volonté de la Turquie d’étendre sa présence politique, assurer ses intérêts économiques et de sécuriser les marchés africains, qu’il a arrachés aux puissances traditionnelles sur le continent, notamment la France, se croise avec le retour progressif de l’Algérie dans sa profondeur arabe et africaine”, résume au média arabophone Idriss Rebbouh, analyste politique et président de l’Association algérienne internationale, basée à Istanbul.
Lors de sa rencontre avec les Algériens vivant en Turquie, Abdelmadjid Tebboune a indiqué que l’Algérie était au premier rang des pays bénéficiaires des investissements turcs, rapporte le site d’information arabophone turc Daily Sabah. “Les investissements turcs ont atteint plus de 4 milliards de dollars (3,85 milliards d’euros), et les échanges commerciaux entre les deux pays se situent entre 4 et 5 milliards de dollars par an (3,85 à 4,81 milliards d’euros)”, a déclaré le chef d’État algérien.
Toujours selon Al-Araby Al-Jadeed, la Turquie souhaiterait profiter de la visite du président algérien pour obtenir la suppression des visas. Jusqu’à présent, l’Algérie a toujours craint le retour, par l’intermédiaire de la Turquie, de djihadistes algériens partis combattre en Syrieaux côtés de l’État islamique.