Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine, en direct : la Finlande a officiellement demandé d’adhérer à l’OTAN

dimanche 15/mai/2022 - 03:02
La Reference
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Prisonniers russes torturés : des vidéos vérifiées mettent en cause un bataillon de volontaires ukrainiens
Trois prisonniers désarmés, trois coups de feu. Les trois hommes s’écroulent. Une vidéo, diffusée le 27 mars 2022 et que Le Monde a pu authentifier et recouper avec d’autres images, documente une probable exaction commise par des volontaires ukrainiens contre des prisonniers de guerre russes.

De tels agissements sont strictement prohibés par la convention de Genève, qui fixe les règles à respecter envers des soldats ennemis faits prisonniers : les protéger comme ses propres soldats, ne pas les violenter, les soigner si nécessaire.

Les images repérées par l’analyste indépendant Erich Auerbach, et croisées par Le Monde à d’autres documents disponibles en ligne, prouvent que des volontaires du bataillon ukrainien Slobozhanshchyna se trouvaient sur les lieux quand les prisonniers russes ont été torturés. S’il n’est pas possible d’affirmer avec certitude que l’individu auteur du tir est directement issu de leurs rangs, le leader du groupe, Andri Ianholenko, apparaît clairement aux côtés des trois victimes, avant les coups de feu. Sollicité par Le Monde, Andri Ianholenko n’a pas répondu.

Ecartelée entre allégeance atlantique et défense européenne, l’OTAN a retrouvé sa raison d’être et son unité

Vacillant sous les coups de boutoir d’un Donald Trump qui, à peine élu président des Etats-Unis, en 2017, l’avait décrétée « obsolète », diagnostiquée en « mort cérébrale » deux ans plus tard par Emmanuel Macron, rongée par des divisions internes et des entorses réitérées par le turbulent membre turc, affaiblie par le manque criant de concertation entre alliés, l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) a essuyé tant de crises qu’elle a bien souvent paru à l’agonie.

Bien malgré lui, Vladimir Poutine l’a brutalement ranimée, en la ramenant à sa mission première : contrer la menace russe depuis l’invasion de l’Ukraine, le 24 février, écrivent nos journalistes Jean-Pierre Stroobants et Elise Vincent.

 

Réunion des ministres des affaires étrangères des pays de l'OTAN à propos de la situation en Ukraine, à Berlin, le 15 mai 2022. JOHN MACDOUGALL / AFP

Les grandes étapes de l’adhésion à l’OTAN

Le processus d’intégration à l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord (OTAN) est codifié, et comprend plusieurs étapes :

  • Une fois la décision prise par un pays tiers d’adhérer, les membres de l’OTAN doivent accepter à l’unanimité de l’inviter à les rejoindre. La Turquie est le dernier membre à convaincre, concernant l’intégration de la Finlande et de la Suède.
  • Après cette invitation, les pourparlers d’adhésion commencent : deux réunions ont lieu au siège de l’organisation, à Bruxelles, où le postulant doit convaincre les représentants des pays et les experts de l’Alliance atlantique de sa capacité à accepter « les obligations et engagements politiques, juridiques et militaires découlant du traité de Washington et de l’étude (de 1995) sur l’élargissement de l’OTAN ». La discussion porte sur des questions juridiques, de sécurité et aussi sur la contribution au budget commun.
  • Le pays candidat s’engage à accomplir les réformes nécessaires et adresse ensuite « une lettre d’intention » au secrétaire général, avec un calendrier précis.
  • L’étape finale est la ratification du protocole d’adhésion par chacun des Etats membres de l’OTAN : ils transmettent leur acceptation du nouveau membre au gouvernement des Etats-Unis, dépositaire du traité de l’Atlantique Nord.

Ce n’est qu’à l’issue de ce processus − qui a duré un an pour le dernier membre, la Macédoine du Nord − que le principe central de l’article 5 (solidarité en cas d’agression) peut s’appliquer. Mais la Suède et la Finlande, en tant que membres de l’Union européenne, bénéficient de la clause d’assistance mutuelle prévue par l’article 42.7 pour la période du processus de ratification de leur adhésion à l’OTAN. Le secrétaire général de l’OTAN, le Norvégien Jens Stoltenberg, a promis un processus d’adhésion « rapide » et « des solutions » pour répondre aux préoccupations de sécurité entre l’acte de candidature et l’adhésion finalisée.

L’offensive russe dans le Donbass a pris « un retard considérable », selon le renseignement britannique

Depuis son échec à conquérir la capitale de l’Ukraine, Kiev, l’armée russe s’est regroupée dans l’est du pays pour y consolider son emprise sur les régions de Donetsk et de Louhansk. La région du Donbass concentre l’essentiel des combats.

Selon la dernière note du renseignement militaire britannique publiée dimanche, la Russie aurait « probablement perdu environ un tiers de la force de combat terrestre déployée en février ». L’armée russe en Ukraine subit aussi un manque d’équipement de pontage et de drones de reconnaissance. Le ministère de la défense britannique en conclut que l’offensive sur le Donbass a pris « un retard considérable » et qu’il est peu probable qu’elle progresse rapidement au cours des trente prochains jours.

Pourquoi l’adhésion à l’OTAN n’a pas la même implication pour la Finlande et la Suède

Les deux pays nordiques partageaient une stratégie de non-alignement militaire, qui est remise en cause par la guerre en Ukraine. Mais la Finlande, qui partage 1 340 kilomètres de frontière avec la Russie, a avancé avec plus de détermination à rejoindre l’Organisation du traité de l’Atlantique Nord, en officialisant sa candidature dès dimanche, alors que la Suède se montre plus hésitante, comme l’expliquait la semaine dernière la correspondante du Monde Anne-François Hivert.


 

 

 

 


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