Covid-19 : reportage dans une Chine au bord de l'implosion
En ce chaud week-end de printemps, à Pékin, d’interminables files d’attente se dessinent dès 7 heures du matin devant les magasins : supermarchés, épiceries… tous sont pris d’assaut et dévalisés. Les rayons riz, œufs, fruits et alcools – surtout la bière et le baiju, l’eau-de-vie à base de riz ou de pomme de terre – sont particulièrement prisés. « Tout le monde achète des produits par peur que les stocks soient épuisés », nous explique Zhou Jiaxing, 54 ans, une Pékinoise mafflue et rubiconde. La semaine dernière, comme les 21 millions d’habitants de la capitale chinoise, Zhou Jiaxing a reçu un message l’avertissant qu’elle devait subir un test Covid. « J’ai eu de grosses gouttes de sueur. Je me suis dit : “Non ! Pas ce cauchemar qui revient” », explique cette employée de China Telecom qui, en juin, prendra sa retraite à 55 ans, l’âge légal en Chine pour les femmes.