Guerre en Ukraine en direct : un adolescent tué dans une frappe russe sur Odessa, les Ukrainiens craignent que la ville ne soit un des prochains objectifs de la Russie
Un adolescent de 15 ans a été tué et un autre mineur a
été blessé, dans une frappe russe sur Odessa lundi. Le Haut-Commissariat des
Nations unies aux droits de l’homme a affirmé lundi que 3 153 civils
ukrainiens auraient été tués depuis le début de l’invasion russe, le
24 février.
Au
contraire, la plupart des observateurs s’accordent sur le fait que la guerre en
Ukraine renforce la cohésion européenne en matière de défense.
L’Union
européenne a fait preuve d’une grande
unité,
qualifiée d’« historique », depuis le début du conflit. Le 21 mars,
les ministres des affaires étrangères et de la défense ont
approuvé la version finale du texte qui doit guider la
défense et la sécurité de l’Union jusqu’en 2030, intitulé « boussole
stratégique ». Le texte est un véritable « changement
tectonique » dans l’histoire du continent selon Josep Borrell, le
Haut représentant de l’Union européenne pour les affaires étrangères et la
politique de sécurité.
L’Allemagne
a quant à elle renversé
son dogme pacifiste en décidant, notamment, d’augmenter
son budget de défense (de 100 milliards d’euros immédiatement, jusqu’à
dépasser progressivement les 2 % de PIB). Ce qui ouvre la voie, selon
l’historien Jacques-Pierre Gougeon, à « une
défense et une doctrine stratégique européenne communes ».
Cela n’est pas, selon Daniela Schwarzer, Directrice exécutive pour l’Europe et
l’Eurasie de l’Open Society Foundations, contradictoire avec un
renforcement de l’OTAN, « grâce à un meilleur partage des
coûts entre contributions européennes et américaines ».
Toute
la journée, les autorités ukrainiennes ont espéré pouvoir reprendre les
évacuations de civils depuis Marioupol, entamées ce week-end avec la sortie
d’une centaine de personnes de l’immense aciérie Azovstal. La logistique pour
les accueillir avait été mise en place à Zaporijia, ville située à quelque
200 km au nord-ouest, avec des véhicules de l’Unicef et d’ONG internationales
qui les attendaient sur un parking transformé en point d’accueil pour les
réfugiés, a constaté l’AFP.
Mais
aucun convoi n’est encore arrivé à Zaporijia, d’après nos informations. Lundi
soir, un communiqué sur Telegram du régiment Azov, qui participe à la défense
de l’aciérie, a affirmé « qu’après l’évacuation partielle des
civils du territoire d’Azovstal, l’ennemi continue de tirer sur le territoire
de l’usine, y compris des bâtiments où se cachent des civils ». Dans
une vidéo publiée sur la chaîne du régiment Azov de Marioupol, le
commandant-adjoint du régiment, Sviatoslav Palamar, a expliqué que la fin du
cessez-le-feu avait été retardée dans la journée de lundi, et que les véhicules
chargés d’évacuer les civils n’étaient arrivés qu’en toute fin d’après-midi. De
son côté, le maire adjoint de Mariupol, Sergueï Orlov, a déclaré à la BBC que
les évacués progressaient lentement et n’arriveraient probablement pas à
Zaporijia lundi comme prévu.
Les
Ukrainiens et les Russes s’accordent à dire qu’environ 2 000 combattants sont
encore retranchés dans l’usine métallurgique, dans le vaste réseau de
souterrains. ainsi que « des centaines de civils » selon
la vice-Première ministre ukrainienne, Iryna Verechtchouk. Quant à la ville, ou
ce qu’il en reste, les autorités ukrainiennes estiment qu’y vivraient encore
entre 100 000 et 120 000 civils, un quart de la population
d’avant-guerre, dans des conditions extrêmement précaires.
Au moins 20 000 personnes auraient trouvé la mort à Marioupol depuis le
début du siège russe début mars, selon Kiev.
Boris Johnson va s’adresser au Parlement
ukrainien et annoncer de nouvelles aides
Le Premier ministre britannique Boris
Johnson va s’adresser mardi par visioconférence au Parlement ukrainien, une
première pour un dirigeant occidental depuis le début de l’invasion russe, et
annoncer 300 millions de livres d’aides militaires supplémentaires à Kiev.
« C’est votre heure de gloire », doit-il dire aux députés ukrainiens selon un communiqué de Downing Street
publié lundi soir. « Quand mon pays a été menacé d’invasion pendant
la Seconde guerre mondiale, notre Parlement, comme le vôtre, a continué à se
réunir pendant le conflit, et le peuple britannique a montré tellement d’unité
et de détermination que nous nous souvenons de notre période de grand péril
comme de notre heure de gloire », doit-il affirmer lors de son
allocution prévue vers 9 heures (GMT).
Il doit par ailleurs annoncer un nouveau
volet d’aides militaires d’une valeur de 300 millions de livres
(357 millions d’euros), comprenant notamment du matériel d’armement
défensif. Jusqu’à présent, le Royaume-Uni a fourni à l’Ukraine 5 000
missiles antichars, 5 systèmes de missiles antiaériens avec plus de
100 missiles et 4,5 tonnes d’explosifs. Le Royaume-Uni va aussi
fournir dans les semaines à venir des drones « pour apporter un
soutien logistique aux forces armées isolées », selon Downing
Street.
Boris Johnson doit également affirmer aux
parlementaires que le Royaume-Uni est « fier de faire partie
des amis de l’Ukraine ». Le Royaume-Uni a annoncé fin avril
qu’il allait rouvrir « très prochainement » son
ambassade à Kiev, qui avait été délocalisée au début du conflit.