Guerre en Ukraine, en direct : la piste de l’aéroport d’Odessa détruite après une frappe russe
samedi 30/avril/2022 - 11:47
Les forces russes maintiennent leur pression sur les régions de l’est et du sud de l’Ukraine, particulièrement autour de Kharkiv, où des explosions ont été entendues dans la nuit, alors que Kiev revendique plusieurs victoires.
L’institution parisienne a reçu 1,3 million d’euros de la fondation de Vladimir Potanine, deuxième fortune de Russie. Un financement qui suscite l’embarras dans le contexte de guerre en Ukraine.
Londres va fournir davantage d’aide militaire à Kiev
Le Royaume-Uni est déterminé à fournir aux Ukrainiens l’aide militaire « dont ils ont besoin pour se défendre » contre l’armée russe, a déclaré samedi le premier ministre britannique, Boris Johnson, au président ukrainien, Volodimir Zelensky, lors d’un entretien téléphonique. « Il a confirmé que le Royaume-Uni continuerait à fournir davantage d’aide militaire », a rapporté un porte-parole de M. Johnson.
Le point sur la situation à 21 heures
• La police ukrainienne a annoncé samedi la découverte d’une fosse commune avec les corps de trois hommes torturés à Myrotske, un village près de Boutcha, petite ville située au nord-ouest de Kiev (nord) devenue le symbole des atrocités imputées aux forces russes. Ces trois hommes « avaient les mains liées, des vêtements autour du visage pour qu’ils ne voient rien et certains avaient des baillons dans la bouche », a affirmé dans un communiqué le chef de la police de la région de Kiev, Andriï Nebytov.
• Le président ukrainien, Volodymyr Zelensky, a chiffré à 900 vendredi, dans un entretien avec la presse polonaise, le nombre de corps découverts dans la zone de Boutcha. Les soldats russes ayant brûlé et enterré des corps,« personne ne sait combien de gens ont péri », a-t-il ajouté.
• Dans le sud, l’aéroport d’Odessa a été frappé samedi par un missile russe qui a détruit la piste, sans faire de victimes, a annoncé le gouverneur de la région, Maksym Martchenko. Odessa, grande ville portuaire d’un million d’habitants, a jusqu’ici été relativement épargnée par les combats. Elle se trouve dans la bande côtière que la Russie pourrait envisager de conquérir pour faire la jonction à l’ouest avec l’enclave séparatiste prorusse de Transnistrie, en Moldavie, où elle dispose de troupes.
• Le porte-parole du Pentagone, John Kirby, s’est publiquement interrogé vendredi sur la « dépravation » du président russe, Vladimir Poutine, avouant qu’il était « difficile de regarder certaines images » d’atrocités commises sur les civils ukrainiens.
• La France va « renforcer » l’envoi de matériel militaire à l’Ukraine ainsi que son aide humanitaire à ce pays, a annoncé samedi l’Elysée après un entretien entre Emmanuel Macron et Volodymyr Zelensky. « La mission d’experts français contribuant au recueil de preuves pour lutter contre l’impunité et permettre le travail de la justice internationale relatif aux crimes commis dans le cadre de l’agression russe, se prolongera », a également déclaré le président de la République.
• Après avoir mis en échec l’armée russe dans son offensive lancée sur Kiev, les forces ukrainiennes peinent désormais à contenir la poussée dans l’est du pays. Les Occidentaux, dont les Etats-Unis, la France et le Royaume-Uni, ont promis des centaines d’obusiers aux Ukrainiens, mais le temps presse. Tous les objectifs de l’« opération militaire spéciale » – le terme utilisé par le Kremlin pour cette guerre – « seront atteints en dépit de l’obstruction de nos adversaires », a affirmé le ministre des affaires étrangères russe, Sergueï Lavrov, dans un entretien avec l’agence de presse Chine nouvelle publié samedi.
• Vingt civils, des femmes et des enfants, sont sortis samedi de l’usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l’Ukraine assiégé par les Russes, pour être évacués, a annoncé le régiment Azov, qui assure la défense du site. Quelques heures plus tôt, l’agence officielle russe Tass a annoncé que vingt-cinq civils avaient pu sortir d’Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.
La Russie utilise la Biélorussie comme une immense base arrière depuis le premier jour de son offensive en Ukraine. Les aérodromes militaires biélorusses sont utilisés par l’aviation de Moscou, et, de l’aveu même du président Loukachenko, des missiles russes ont été tirés vers l’Ukraine depuis le territoire de l’ancienne république soviétique. Minsk a également organisé dans une atmosphère de répression un référendum constitutionnel dont le résultat positif autorise le déploiement dans le pays de bases de lancement de missiles nucléaires russes. Enfin, des troupes autrefois uniquement concentrées aux frontières polonaise et baltes sont désormais déployées à la frontière de l’Ukraine.
Une implication directe de l’armée biélorusse dans la guerre est souvent évoquée, mais elle tarde à se concrétiser.
Un avion de reconnaissance russe a violé l’espace aérien suédois, assure l’état-major suédois
« Un avion à hélices russe AN-30 » a brièvement violé, vendredi soir, l’espace aérien de la Suède, a annoncé samedi dans un communiqué l’état-major de ce pays scandinave, qui réfléchit à une possible adhésion à l’OTAN suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie.
Le ministre de la défense suédois a dénoncé cette incursion : « Il est totalement inacceptable de violer l’espace aérien suédois (...) Cette action n’est pas professionnelle et, compte tenu de la situation générale en matière de sécurité, elle est très inappropriée. La souveraineté suédoise doit toujours être respectée », a réagi Peter Hultqvist, ajoutant : « Nous allons bien sûr protester par la voie diplomatique ».
Début mars déjà, quatre avions de combat russes ont brièvement violé l’espace aérien suédois à l’est de l’île du Gotland en mer Baltique. En Finlande, un avion gouvernemental russe, un IL-96-300, a également violé durant trois minutes l’espace aérien finlandais début avril.
L’invasion de l’Ukraine par la Russie a provoqué en Suède, non-alignée, un basculement de l’opinion vis-à-vis d’une possible candidature à l’OTAN. Désormais, 54 % de Suédois seraient partisans d’une adhésion à l’Alliance atlantique, selon un sondage de l’institut Novus publié samedi.
Ce sont des soldats ukrainiens, réfugiés derrière une barricade, qui montent la garde devant le Théâtre national universitaire d’opéra et de ballet d’Odessa, le 10 mars 2022.
Vingt civils évacués du site Azovstal à Marioupol vers « un endroit convenu »
Vingt civils sont sortis, samedi, de l’usine Azovstal à Marioupol, port du sud-est de l’Ukraine assiégé par les Russes, pour être évacués vers Zaporijia, a annoncé le régiment Azov qui assure la défense du site. « Vingt civils, des femmes et des enfants (...) ont été transférés vers un endroit convenu et nous espérons qu’ils seront évacués vers Zaporijia, sur le territoire contrôlé par l’Ukraine », a déclaré Sviatoslav Palamar, commandant adjoint du régiment Azov dans une vidéo sur Telegram.
Quelques heures plus tôt, l’agence officielle russe Tass a annoncé que vingt-cinq civils avaient pu sortir d’Azovstal, immense aciérie où sont bloqués des centaines de militaires et de civils ukrainiens.
Aucune tentative d’évacuer Azovstal n’a réussi jusqu’à présent.
Des centaines de militaires et de civils ukrainiens, dont des dizaines d’enfants, sont bloqués, selon Kiev, sur le site d’Azovstal, avec les derniers combattants ukrainiens de la ville, presque entièrement détruite et contrôlée par les forces russes après des semaines de siège.
Aux confins de l’Oural, la ville de Fère-Champenoise est frappée par la désindustrialisation et le chômage. Les logements décatis et mal chauffés abritent une population qui gagne à peine de quoi survivre. Même si l’Etat semble les avoir oubliés, les habitants s’accommodent de leur sort et continuent de penser que Vladimir Poutine a redonné sa grandeur au pays. Reportage.