Invasion russe de l’Ukraine : deux mois qui ont ébranlé le monde
dimanche 24/avril/2022 - 02:32
Les principaux développements depuis le début, le 24 février, de l’invasion de l’Ukraine par la Russie qui a déjà tué des centaines de civils et poussé quelque 12 millions d’Ukrainiens à fuir leur foyer en deux mois.
1 Début de l’invasion, sanctions
Le 24 février à l’aube, le président russe Vladimir Poutine annonce une « opération militaire spéciale » pour défendre les « républiques » séparatistes et prorusses du Donbass, dans l’est ukrainien, dont il a reconnu l’indépendance.
L’entrée des forces terrestres russes sur le territoire ukrainien suscite un tollé international.
Le 26, l’Union européenne annonce la livraison d’armes à Kiev, une première. Les États-Unis accroissent de 350 millions de dollars leur aide militaire à l’Ukraine.
Parallèlement, les Occidentaux infligent à la Russie de lourdes sanctions économiques : les espaces aériens sont fermés, des grandes entreprises coupent leurs liens avec Moscou, des médias d’État russes sont interdits en Europe.
2 Premières négociations, embargo américain
Le 28, Moscou et Kiev entament des pourparlers. Vladimir Poutine exige la reconnaissance de la Crimée comme territoire russe, un « statut neutre » pour l’Ukraine et sa « dénazification ».
Le président ukrainien Volodymyr Zelensky exhorte l’UE à intégrer « sans délai » son pays.
Le 2 mars, des troupes russes parviennent à Kharkiv (nord), deuxième ville du pays à proximité de la frontière avec la Russie. Au sud, ils s’emparent de Kherson, proche de la Crimée.
Les prix des hydrocarbures, du blé et de l’aluminium, dont la Russie est une grosse exportatrice, flambent.
Le 3, l’ONU vote massivement une résolution, non contraignante, exigeant la fin de l’offensive russe.
Moscou bloque l’accès à des réseaux sociaux et médias indépendants.
Le 8, le président américain Joe Biden décrète un embargo sur le gaz et le pétrole russe.
Le 10, les dirigeants des 27 excluent toute adhésion rapide de l’Ukraine à l’UE, tout en ouvrant la porte à des liens plus étroits.
3 Marioupol assiégée, « libération » du Donbass
Le 21, l’UE dénonce « un crime de guerre majeur » à Marioupol, port stratégique sur la mer d’Azov dont le contrôle par Moscou permettrait d’assurer une continuité territoriale de la Crimée jusqu’au Donbass.
Des dizaines de milliers d’habitants sont assiégés dans la ville, où une maternité, puis un théâtre où s’abritaient des femmes et des enfants, ont été bombardés.
Le 24, l’Otan décide d’équiper l’Ukraine contre la menace chimique et nucléaire et renforce ses défenses sur son flanc oriental.
Le lendemain, Moscou annonce se concentrer sur « la libération du Donbass ».
Le 26, en visite à Varsovie, Joe Biden qualifie Vladimir Poutine de « boucher ».
Le 29, Kiev propose la neutralité de l’Ukraine et de renoncer à adhérer à l’Otan comme l’exige la Russie, à condition que sa sécurité soit garantie.
4 L’horreur à Boutcha
Le 2 avril, l’Ukraine annonce avoir repris le contrôle de la région de Kiev et les forces russes convergent vers l’Est et le Sud.
La découverte de nombreux cadavres de civils à Boutcha, près de Kiev, provoque de vives réactions internationales. Le 7, le siège russe au Conseil des droits de l’Homme des Nations unies est suspendu.
Le 8, une frappe sur la gare de Kramatorsk (est) fait au moins 57 morts.
À Marioupol, où les bombardements visent notamment l’immense complexe métallurgique Azovstal, les autorités locales redoutent la mort d’au moins 20 000 civils. Le 12, Joe Biden parle pour la première fois de « génocide » en Ukraine.
Le 14, Moscou annonce le naufrage du croiseur Moskva, navire amiral de la flotte russe en mer Noire, suite à un incendie provoqué par l’explosion de munitions. Les Ukrainiens affirment l’avoir touché avec des missiles.
5 Offensive sur le Donbass et le Sud
Le 19, la Russie annonce avoir mené une dizaine de frappes dans l’est de l’Ukraine, ouvrant « une nouvelle phase » de la guerre.
Le 21, Vladimir Poutine affirme que ses forces ont pris le contrôle de Marioupol. Son homologue ukrainien assure que la bataille est toujours en cours, avec quelque 2 000 militaires ukrainiens et un millier de civils retranchés dans l’usine Azovstal.
Le président Biden annonce une nouvelle aide militaire de 800 millions de dollars à l’Ukraine, portant à 3,4 mds le montant versé depuis l’invasion russe.
Le 22, Moscou annonce que « l’un des objectifs de l’armée russe est d’établir un contrôle total sur le Donbass et le sud de l’Ukraine ».
6 Pas de trêve pascale, Odessa frappée
Alors que l’ONU accuse la Russie d’actions « pouvant relever des crimes de guerre », le Kremlin annonce que son secrétaire général Antonio Guterres sera reçu mardi par Vladimir Poutine.
Le 23, l’espoir d’une trêve pour la fête orthodoxe de Pâques s’envole et Kiev appelle les fidèles à suivre la veillée en ligne.
L’armée russe a dit avoir procédé à 1 098 frappes durant les dernières 24 heures.
Kiev annonce qu’au moins huit personnes ont été tuées dans des frappes sur Odessa (sud) et qu’une nouvelle tentative d’évacuation de civils de Marioupol vers la ville de Zaporijjia a été empêchée par l’armée russe.
7 Bras de fer sur Marioupol
Le 23, Volodymyr Zelensky se dit de nouveau prêt à rencontrer son homologue russe « pour mettre fin à la guerre ».
Il menace d’abandonner les négociations avec Moscou si les militaires ukrainiens assiégés à Marioupol sont tués par l’armée russe et annonce la venue le lendemain à Kiev, deux mois jour pour jour après le début de l’invasion russe, du chef de la diplomatie américaine Antony Blinken.