Soutien égyptien à une solution politique en Libye
mercredi 20/avril/2022 - 03:29
Un nouveau cycle de pourparlers interlibyens se tient actuellement au Caire. Les différentes parties tentent de résoudre leurs différends et de s’entendre sur le projet de Constitution et la tenue d’élections.
Tenu sous les auspices des Nations-Unies, un nouveau cycle de pourparlers a démarré au Caire le 14 avril, rassemblant les délégations du parlement libyen et le Conseil suprême d’Etat et se tenant jusqu’à ce mercredi 20 avril. L’objectif de ces réunions est d’exhorter la communauté internationale à soutenir les institutions représentant le peuple libyen pour parvenir à un consensus entre les parties libyennes comme seul moyen de mettre fin à la crise interlibyenne, ainsi qu’à conduire à des élections nationales dans les meilleurs délais.
Le chef du Comité national égyptien sur la Libye a transmis aux parties libyennes participantes le soutien du président Abdel-Fattah Al-Sissi, et a affirmé l’attachement constant de l’Egypte à soutenir pleinement le peuple libyen de manière à réaliser la paix et la stabilité. Ce comité mixte composé de 24 membres des deux parties en désaccord tente de parvenir à une entente sur les articles litigieux du projet de Constitution, ainsi que sur la tenue d’élections nationales, après que les tentatives d’unité de l’année écoulée se sont soldées par une impasse, après une décennie de guerre civile.
Ces pourparlers se tiennent en présence de l’émissaire de l’Onu pour la Libye, Stephanie Williams. « La solution ultime aux problèmes qui continuent de tourmenter la Libye passe par des élections, organisées sur une base constitutionnelle solide et un cadre électoral qui fournit les garde-fous pour un processus électoral définissant clairement les étapes et le calendrier à venir », a déclaré Williams, lors de la séance d’ouverture des pourparlers au Caire.
Des sources libyennes, au sein du comité en négociation, ont pour leur part affirmé que les réunions, organisées par l’Egypte, se déroulent dans une atmosphère positive et ont souligné la réelle volonté de tous les participants de se consulter afin de s’assurer que l’intérêt national libyen est au-dessus de toute considération.
Mission difficile
L’Egypte soutient, depuis le début, une résolution politique de la crise en Libye, coordonnant avec diverses forces politiques libyennes pour trouver des moyens de parvenir à la stabilité et à la sécurité dans le pays. C’est ce qu’explique Mohamad Al-Orabi, ancien ministre des Affaires étrangères, qui ajoute que « l’Egypte déploie de grands efforts depuis 2014 pour tenter de parvenir à une entente entre les parties libyennes en conflit. Des efforts salués par la communauté internationale qui a valorisé le rôle pionnier de l’Egypte ». « L’Egypte a déjà accueilli, toujours sous l’égide de l’Onu, les réunions entre les parties militaires libyennes, contribuant par la suite à la formation du Comité militaire libyen mixte 5+5 qui se compose de 5 membres du Gouvernement d’union nationale (GNA) de Tripoli et de 5 autres de l’Armée Nationale Libyenne (ANL) du maréchal Khalifa Haftar. Même si ce comité n’a toujours réalisé ses objectifs d’une réelle entente, il s’agit d’un pas important sur la voie de la paix et la stabilité libyennes. Une avancée que l’Egypte et l’Onu tentent d’atteindre entre le parlement et le Conseil d’Etat libyens », explique Orabi.
Pour sa part, le professeur de sciences politiques Hassan Salama estime que les parties en désaccord ont choisi l’Egypte, car elles sont sûres que l’Egypte n’a aucun intérêt ou agenda en faveur d’une partie quelconque. « L’Egypte a pour seul et unique but d’aider les Libyens à mettre fin à la division et unifier le pays et ses institutions afin de restaurer la souveraineté et la stabilité pour la Libye et son peuple. La sécurité et la stabilité de la Libye fait partie prenante de la sécurité de l’Egypte. Cette sécurité ne peut être assurée qu’à travers la tenue des élections organisées sur une base constitutionnelle ». Et d’ajouter : « Cependant, la mission n’est sûrement pas facile. Si le désaccord interlibyen persiste, c’est parce que chacune des parties ne veut toujours pas renoncer à ses intérêts personnels pour atteindre le pouvoir, ce qui complique la mission des médiateurs. Mais parvenir à une entente n’est toujours pas impossible ».