Sur le terrain social, « solidarité à la source » pour Macron, exclusion des étrangers pour Le Pen
samedi 16/avril/2022 - 03:13
Revenu de solidarité active (RSA) sous condition d’activité et « solidarité à la source » pour le versement des aides sociales, pour Emmanuel Macron ; expulsions massives des étrangers des HLM et suppression de leurs aides sociales, pour Marine Le Pen : voilà les grandes lignes des programmes sociaux des finalistes du second tour de la présidentielle, le 24 avril. Ils doivent convaincre les 40 % de Français qui vivent avec moins de 1 600 euros par mois et par unité de consommation (2 400 euros pour un couple), soit les classes moyennes et populaires dont une grande partie a, au premier tour, voté pour Jean-Luc Mélenchon ou s’est abstenue.
Le programme d’Emmanuel Macron : simplifier, voire économiser ?
La philosophie d’Emmanuel Macron est déjà lisible dans son premier quinquennat : prévenir la pauvreté et les inégalités dites de destin et rétablir autant que possible l’égalité des chances. C’est le but des mesures prises dans le domaine de la petite enfance, dont le plan « 1 000 premiers jours », de la naissance à l’entrée en maternelle, l’obligation de scolarisation dès 3 ans, les petits déjeuners à l’école qui bénéficient à 200 000 enfants, le dédoublement des classes de CP et de CE1 dans les réseaux d’éducation prioritaires (REP) qui concerne, lui, 300 000 enfants.
Pour M. Macron, sortir de la pauvreté, c’est également retrouver un travail, seul garant de l’émancipation et de l’insertion. C’est pourquoi il s’est toujours refusé à augmenter le RSA. Pour le nouveau quinquennat, le candidat à sa réélection propose de le conditionner à une activité-formation, « activité effective qui permet l’insertion », de quinze à vingt heures par semaine. Mais depuis l’annonce, le 17 mars, de cette proposition et devant le tollé qu’elle a provoquée à gauche et chez les syndicats, des membres de la majorité l’ont tempérée : « Cela ne concerne pas les personnes qui font face à de graves problèmes de santé, des problèmes psychiques ou des difficultés de garde d’enfants », a, par exemple, rectifié Elisabeth Borne, ministre du travail.