Publié par CEMO Centre - Paris
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Présidentielle 2022 : comment Emmanuel Macron veut recomposer sa majorité 

samedi 16/avril/2022 - 03:12
La Reference
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S’il est réélu, le Président aimerait un groupe unique de la majorité à l’Assemblée allié aux LR et au PS. Certains piliers de LREM, du Modem et d’Horizons le lui déconseillent.
Le soleil du Havre n’a pas réussi à réchauffer l’ambiance, jeudi, entre Emmanuel Macron et son Premier ministre lors de leurs retrouvailles. « Il faut bien reconnaître que c’est tendu entre eux », confiait, à La Dépêche, un ministre. En toile de fond, les discussions pour les prochaines législatives et la recomposition de la majorité. Un sujet capital, aux yeux du chef de l’Etat qui a commencé à l’aborder dès le soir du premier tour, et sur lequel les deux hommes divergent radicalement.
Le chef de l’État rêve d’un groupe unique qu’il juge plus efficace. Il aurait mandaté, il y a 15 jours, Richard Ferrand et Stéphane Séjourné, pour y réfléchir.
« Ce serait une folie », analyse froidement un vieux stratège proche de François Bayrou. « On va attendre pour lui dire qu’un seul groupe à l’Assemblée ça ne marche pas », confiait, mercredi, à La Dépêche un député issu du PS. Une opinion partagée par Édouard Philippe qui a déjà rechigné à ce que son parti, Horizons, intègre la fameuse Maison commune qui regroupe LREM, le Modem ou encore AGIR… « Ce serait vraiment compliqué de faire un seul groupe qui irait de Florence Parly (ministre de la Défense issue du PS) à Édouard Philippe mais je sais que certains grands stratèges l’imaginent », confirme un pilier de la majorité.
D’autres appellent, plutôt, de leurs vœux une majorité en deux groupes : un plus à gauche avec LREM, le Modem, un autre de droite dont Horizons serait le pilier.
Il y a, en revanche, une chose sur laquelle tout le monde est d’accord c’est qu’Emmanuel Macron va devoir élargir sa majorité. Dimanche soir, en évoquant la création d’une structure destinée à rassembler tous les nouveaux venus « il a voulu montrer que, contrairement à Marine Le Pen, il souhaitait rassembler et laisser à tous la possibilité de le rejoindre sans que cela apparaisse comme un revirement. Il a pré dessiné ce que pourrait être une majorité différente. On ne va pas faire une majorité entre nous après ce qui s’est passé », analysait, dès le lendemain, un député Modem. « Il faudra que l’on soit capable de répondre à la droite et à la gauche qui ont appelé à voter pour nous », ajoute un ministre.
« L’idée de Sarko »
D’autant que le danger de voir arriver à l’Assemblée un grand nombre de députés RN est fort. « En ce moment, Nicolas Sarkozy est en train de faire la tournée des députés LR pour leur dire : vous pensez que vous allez être réélu parce que vous êtes bien implantés mais testez, faites des sondages, vous allez avoir 50 députés LR max ».
Selon les calculs d’un spécialiste de la carte électorale proche de François Bayrou, il y aura peu de triangulaires lors du second tour des législatives mais beaucoup de duels contre le RN, or chaque fois que les partis « républicains » seront en concurrence, ils risquent de perdre.
« Dans certaines circonscriptions, on va se mettre d’accord sinon c’est la catastrophe », assure un pilier de la majorité qui imagine des alliances avec la droite et la gauche modérée. L’idée serait de passer un contrat de législature. Les députés LR ou PS, qui accepteraient de voter certains textes, n’auraient pas de candidat LREM en face d’eux.
« On pourrait se mettre d’accord sur les retraites ou sur un texte sur l’écologie comme la taxe carbone », nous assure un élu.
L’idée serait d’arrimer ainsi le PS et les LR à la majorité. « C’est l’idée de Sarko », assure un pilier de la majorité. Voilà déjà de quoi rendre Édouard Philippe furieux. Il se retrouverait ainsi coincé entre LR et LREM sans véritable pouvoir d’influence.

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