Guerre en Ukraine : la télévision russe évoque une "troisième guerre mondiale"
samedi 16/avril/2022 - 03:07
Zelensky demande que la Russie soit placée sur la liste des "pays soutenant le terrorisme"
Le président ukrainien Volodimir Zelensky a demandé à Joe Biden de placer la Russie sur la liste des "pays soutenant le terrorisme", rapporte vendredi le Washington Post en citant des sources au fait des échanges entre les deux dirigeants. Joe Biden n'a pas pris d'engagement en ce sens, précise le journal. Selon le département d'Etat, le statut de "parrain du terrorisme" peut s'appliquer à tout pays qui soutient des "actes de terrorisme international". Seuls quatre pays figurent actuellement sur la liste dressée par les Etats-Unis: la Corée du Nord, Cuba, l'Iran et la Syrie.
- Le croiseur russe Moskva a coulé après une attaque de Kiev, selon les Etats-Unis
Les Etats-Unis ont acquis la conviction que le navire amiral de la flotte russe dans la mer Noire, le croiseur Moskva, a coulé jeudi après avoir été frappé par deux missiles ukrainiens, a déclaré vendredi un haut responsable américain. Le responsable a précisé que les missiles antinavire Neptune avaient fait des victimes dans les rangs russes, bien que leur nombre soit incertain.
Le ministère russe de la Défense a confirmé jeudi que le croiseur Moskva (Moscou), fierté de la flotte russe, avait sombré pendant son remorquage après avoir été endommagé, selon lui, par des explosions de munitions provoquées par un incendie. L'armée ukrainienne a dit avoir frappé le navire qui patrouillait au large du port ukrainien d'Odessa avec des missiles tirés depuis le rivage.
- Après la frappe d'un navire russe, la télévision d'Etat évoque la "troisième guerre mondiale"
Après le naufrage du Moskva, un croiseur russe, visé par une frappe ukrainienne, les conséquences pourraient se faire sentir très rapidement. La Russie de Vladmir Poutine pourrait répliquer plus fortement sur le terrain militaire en augmentant l'intensité des frappes sur l'Ukraine. L'utilisation possible d'armes nucléaires n'est pas à exclure selon la CIA.
Du côté de la télévision russe, on évoque désormais une "troisième guerre mondiale" sur la chaîne Rossiya-1, rapporte BFM-TV. "L’opération militaire spéciale a pris fin la nuit dernière quand notre patrie a été touchée, c'est une cause absolue de guerre", détaille même un journaliste à l'antenne en Russie. Preuve que le conflit vient de prendre un nouveau tourant.
- Les combats font rage autour de l'aciérie et du port de Marioupol
L'Ukraine a annoncé vendredi se battre pour tenter de briser le siège de la ville de Marioupol où les combats font rage autour du port et de l'usine de sidérurgie Ilitch. "La situation à Marioupol est difficile et rude. Des combats ont lieu en ce moment même. L'armée russe fait constamment appel à des troupes supplémentaires pour prendre la ville", a déclaré le porte-parole du ministère ukrainien de la Défense, Oleksandr Motouzyanik. "Mais pour l'instant, les Russes n'ont pas réussi à la capturer totalement", a-t-il souligné lors d'un briefing télévisé.
Pour la première fois depuis l'offensive lancée le 24 février, la Russie a fait usage de bombardiers à long rayon d'action pour frapper la ville portuaire du sud-est ukrainien, a déclaré Oleksandr Motouzyanik.
- Moscou promet "des conséquences" si la Finlande et la Suède rejoignent l'Otan.
La Finlande et la Suède "doivent comprendre les conséquences d'une telle mesure pour nos relations bilatérales et pour l'architecture sécuritaire européenne dans son ensemble", a déclaré la porte-parole du ministère, Maria Zakharova aujourd'hui. Les deux pays envisageraient de rejoindre l'Otan après l'invasion de l'Ukraine par la Russie.
Hier déjà, la Russie menaçait une nouvelle fois de déployer des armes nucléaires près des pays baltes, si l'Otan venait à s'élargir. "Être membre de l'Otan ne peut renforcer leur sécurité nationale. De facto, la Finlande et la Suède seront la première ligne de l'Otan", a encore ajouté la porte-parole.
La Finlande, qui partage plus de 1 300 km de frontière avec la Russie, devrait décider "d'ici quelques semaines" si elle doit candidater ou pas à l'Otan. Un potentiel affront pour la Russie qui considère l'alliance Atlantique comme une menace pour sa sécurité intérieure.
- Le site de RFI à son tour bloqué par les autorités russes
Le site de RFI figure désormais sur le registre officiel recensant les sites internet bloqués par l'organisme russe de tutelle des médias et des communications Roskomnadzor et Radio France Internationale a confirmé vendredi sur Twitter que son site n'était plus accessible en Russie sans réseau virtuel privé.
RFI explique dans un article publié en ligne que Roskomnadzor, "n'a pas précisé la raison du blocage, indiquant seulement avoir répondu à une demande du parquet général russe". "Depuis le début de l'offensive russe le 24 février, les sites de RFI assurent une couverture 24h/24 des événements en Ukraine", et ce, dans une quinzaine de langues, dont le russe, précise la radio.
La Russie a promulgué début mars une loi imposant une peine allant jusqu'à 15 ans d'emprisonnement pour la diffusion de "fausses informations" sur l'offensive russe en Ukraine, que Moscou décrit comme une "opération militaire spéciale". Au cours des dernières semaines, les autorités russes ont restreint ou bloqué l'accès à des dizaines de sites d'information russes et étrangers, dont celui de la BBC britannique par exemple, ainsi que celui à plusieurs réseaux sociaux, notamment Facebook, Instagram et Twitter.
- La Russie bloque le site en russe du journal Moscow Times
La Russie a bloqué l'accès sur son territoire à la version russe du site internet du Moscow Times, un quotidien lancé il y a 30 ans, juste après l'effondrement de l'Union soviétique. Le Moscow Times rapporte vendredi que les fournisseurs d'accès russes à internet avaient déjà commencé à bloquer la version russe du site.
Dans un article publié sur son site en anglais, il a aussi fait état d'une note de l'organisme de tutelle des médias et des communications, Roskomnadzor, décrétant le blocage du site russe. Le Moscow Times affirme que les autorités russes lui reprochent d'avoir diffusé de fausses informations dans un article du 4 avril rapportant que des policiers antiémeutes russes refusaient de servir en Ukraine, où Moscou dit avoir lancé depuis le 24 février une "opération militaire spéciale". Roskomnadzor n'a pas répondu dans l'immédiat à une demande de commentaire.