Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine en direct : sept civils tués par des tirs russes contre des bus d’évacuation près de Kharkiv, selon le parquet général ukrainien

vendredi 15/avril/2022 - 02:12
La Reference
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Un homme regarde un bâtiment dont la façade s’est effondrée dans le complexe militaro-industriel de la société Vizar, après que le site a été touché par des frappes russes pendant la nuit, dans la ville de Vychneve, dans la banlieue sud-ouest de Kiev, le 15 avril 2022. Une usine militaire ukrainienne située à l’extérieur de Kiev, qui produisait des missiles prétendument utilisés pour frapper le navire de guerre russe « Moskva », a été partiellement détruite par les frappes russes de la nuit, a constaté un journaliste de l'AFP présent sur les lieux le 15 avril. Un atelier et un bâtiment administratif de l’usine de Vizar ont été sérieusement endommagés.
La Russie bloque la version russe du site du « Moscow Times »
La Russie a bloqué vendredi la version russe du site du Moscow Times, média indépendant respecté, en l’accusant d’avoir publié de « fausses informations » sur le conflit en Ukraine, dernier exemple de la répression contre les médias.

« La Russie a bloqué vendredi le service en langue russe du Moscow Times après la publication de ce que les autorités considèrent comme une fausse information sur des policiers antiémeutes refusant d’aller combattre en Ukraine », a déclaré le journal sur son site, ajoutant qu’il n’avait pas été notifié de cette décision. Le gendarme russe des télécommunications Roskomnadzor a confirmé sur son site le blocage, indiquant avoir appliqué une requête du parquet datant du 12 avril.

Surtout connu pour sa version en anglais – qui reste accessible – et fondé en 1992, le Moscow Times était le premier quotidien occidental à avoir été publié en Russie. Son édition papier a cessé de paraître en 2017, sur fond de difficultés économiques et de révolution numérique.

Le blocage visant son site en russe illustre l’ampleur de la répression mise en place par les autorités russes depuis le déclenchement de l’offensive de Moscou en Ukraine, le 24 février. Dans les semaines qui ont suivi le début de l’attaque, la plupart des médias indépendants qui continuaient tant bien que mal de travailler ont été bloqués ou se sont sabordés sous la pression. En outre, plusieurs réseaux sociaux comme Twitter, Facebook et Instagram ont été rendus inaccessibles.

La majorité de la population russe n’a plus accès qu’aux médias russes, dont la plupart se font les porte-parole de la propagande du Kremlin. Aux termes de lois récemment votées, publier des informations sur le conflit considérées comme fausses par les autorités est puni de lourdes peines pouvant aller jusqu’à quinze ans de prison.
La France se prête à un tardif exercice de transparence à propos de ses livraisons d’armes à Kiev
Alors que Paris assumait seulement un soutien en carburant et en « armes défensives », sans précision, le ministère des armées a précisé par communiqué avoir contribué à l’effort de guerre de Kiev par l’envoi de moyens de protection, d’équipements optroniques, de l’armement et des munitions, ainsi que des systèmes d’armes. Des équipements pour un montant total de plusieurs centaines de millions d’euros. Ces livraisons d’armes de la part de la France devraient se poursuivre, des demandes additionnelles ukrainiennes continuant d’arriver.

Les approvisionnements se répartissent en deux catégories. Une partie d’entre eux relèvent de la coopération bilatérale entre la France et l’Ukraine et sont des cessions d’équipements aux frais de la France, pour un montant actuellement planifié d’environ 100 millions d’euros. La deuxième partie relève d’un mécanisme budgétaire européen appelé la « facilité européenne de paix » (FEP), activé dès la première semaine des combats par les Vingt-Sept, afin de cofinancer les livraisons.

Ce dispositif permet à la France de se faire rembourser la valeur des équipements envoyés. D’un montant initial de 500 millions d’euros, cette FEP atteint aujourd’hui le milliard d’euros, et devrait prochainement passer à 1,5 milliard. La France y contribue à hauteur de 18 %. La FEP pourrait aussi venir, à terme, rembourser une partie de l’aide bilatérale fournit aujourd’hui par Paris à Kiev.

Cet effort de transparence côté français arrive tardivement par rapport à d’autres pays européens et aux Etats-Unis, qui communiquent abondamment sur leur soutien militaire à l’Ukraine. Paris justifie sa discrétion sur le sujet par la nécessité de ne pas exposer les vulnérabilités de l’Ukraine et de ne pas apparaître comme partie au conflit, c’est-à-dire cobelligérant.
Après l’annonce du ministère russe, l’Agence France-Presse constate une frappe sur une usine de fabrication de missiles Neptune
Des journalistes de l’Agence France-Presse (AFP) ont constaté vendredi, à la mi-journée, qu’une usine de la région de Kiev fabriquant des missiles Neptune que l’armée ukrainienne avait dit avoir utilisés pour frapper le croiseur russe Moskva, a été touchée dans la nuit par une frappe russe.

Un atelier de l’usine et un immeuble administratif la jouxtant, situés dans la localité de Vychneve, à une trentaine de kilomètres au sud-ouest de la capitale ukrainienne, ont été gravement endommagés, a pu voir l’AFP. Une cinquantaine de véhicules garés sur le parking à proximité ont aussi eu leurs vitres soufflées.

Le porte-parole du ministère de la défense russe avait annoncé un peu plus tôt que la Russie avait détruit un atelier de production et de réparation de systèmes de missiles anti-aériens de longue et moyenne portée ainsi que de missiles antinavires de l’usine Vizar, au moyen d’un missile de croisière Kalibr.

« Vers 1 h 30 du matin, mon gardien m’a appelé pour me signaler des frappes », a dit à l’AFP Andri Sizov, 47 ans, qui tient un atelier de travail du bois à une centaine de mètres de cette usine. « Il y en a eu cinq. Mon employé était au bureau, il a été projeté à terre par l’explosion », a-t-il précisé.

Le gouverneur de la région d’Odessa, Maksym Martchenko, avait affirmé, dans la nuit de mercredi à jeudi, que des missiles Neptune avaient été utilisés par l’armée ukrainienne pour frapper le Moskva. L’usine Vizar est l’une des usines ukrainiennes qui fabrique ces missiles, selon Ukroboronprom, la holding d’Etat qui chapeaute les usines d’armement ukrainiennes.
Sept civils tués par des tirs russes contre des bus d’évacuation près de Kharkiv, selon le parquet général ukrainien
« Le 14 avril, des militaires russes ont tiré sur des bus d’évacuation avec des civils dans la localité de Borova. Selon les premières informations, sept personnes ont été tuées et vingt-sept, blessées », a annoncé vendredi le parquet général ukrainien sur Telegram. Borova est située dans la région de Kharkiv, dans l’est de l’Ukraine. Une enquête a été ouverte pour « violation des lois et coutumes de guerre, associée au meurtre avec préméditation », a-t-il ajouté.

Plus au sud, dans la région de Zaporijia, une personne a été tuée et cinq autres ont été blessées lors de bombardements russes de la ville de Vassylivka où plusieurs maisons, une épicerie et une installation de la station de chemin de fer Tavriïsk ont été endommagées, selon l’administration militaire régionale sur Telegram.


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