L'Autorité religieuse fait face à l’extrémisme en Algérie, et des ulémas mettent en doute son efficacité
Rabab al-Hakim
Le ministre
algérien des Affaires religieuses Mohammad Issa a lancé des appels à combattre
le sectarisme, au vu de l’augmentation des assassinats d’imams dans le pays ces
derniers temps. Il a aussi appelé à créer une Autorité religieuse nationale
fondée sur la doctrine malékite.
De son côté, le
président de la Commission de l’Iftâ’ à l’Association des oulémas musulmans, le
cheikh Ibn Hanafiyya al-Abidine, a affirmé le 30 octobre dernier sur sa page
Facebook que l’appel à la création de cette Autorité ne permettra pas de
réformer la situation religieuse confuse du pays.
Notons que le
ministre algérien des Affaires religieuses Mohammad Issa avait présenté en juin
dernier un projet de loi visant à protéger l’Autorité religieuse nationale fondée
sur la lutte contre l’extrémisme et le retour à la modération, à l’amour et à
la tolérance et sur la préservation de l’identité nationale.
Il a expliqué que
l’Autorité religieuse nationale serait présentée au gouvernement avant la fin
du plan quinquennal, précisant qu’elle protège les imams contre la violence
exercée contre eux.
Il a suggéré
d’introduire des articles de loi pour protéger l’Autorité religieuse contre le
confessionnalisme et le sectarisme croissants en Algérie.
Quant au
chercheur en relations internationales Abdelrahim Rahmouni, il a affirmé que
l’Autorité religieuse était un élément essentiel de la stabilité et de
l’ancrage des principes de l’islam modéré.
De son côté, le
Dr Salman Hussam, professeur de sciences politiques à l’Université d’Alger, a
affirmé que l’Algérie accueillait tous les courants religieux (soufisme,
salafisme, Frères), qu’il n’y avait pas de problème doctrinal et qu’aucun
courant n’objectait au choix de la doctrine malékite. Il a ajouté que le
ministre des Affaires religieuses avait le désir de fonder une Autorité
religieuse nationale rassemblant tous ces courants au sein d’un creuset
empêchant l’extrémisme.