Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Syrie : une ancienne officier du renseignement militaire raconte son expérience

jeudi 14/avril/2022 - 03:00
La Reference
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Dans le livre "Quand s'avance l'ombre - Mission à haut risque en Syrie", Enora Chame raconte sa mission en 2012 au cœur du chaos.
Enora Chame est son pseudonyme. Le nom de plume que cette ancienne officier du renseignement militaire utilise pour signer un livre publié aux Editions Mareil et dans lequel elle raconte une périlleuse mission en Syrie. Dans Quand s'avance l'ombre, mission à haut risque en Syrie, Enora Chame nous donne à voir la situation en Syrie en 2012. Elle utilise son journal de bord pour nous plonger dans la réalité d'une mission particulièrement tendue. 
Dans le pays, la situation est particulièrement explosive. En mars 2011, en pleine vague des Printemps arabes, des enfants d'un village du sud du pays inscrivent un graffiti sur le mur de leur école. Leur arrestation par les services du gouvernement syrien et les sévices qu'ils subissent vont être le déclencheur de la révolution syrienne, initialement pacifique, puis sanglante. Dans ce contexte, Kofi Annan parvient à négocier un accord de cessez-le-feu en 2012. 300 observateurs des Nations-unies sont déployés, mais la guerre civile est inexorable. Enora Chame était là-bas. "C'était un peu la mission de la dernière chance, raconte-t-elle au micro de RTL. Notre mission était d'observer le cessez-le-feu mais au bout d'un mois, nous documentions une guerre." 
Enora Chame était alors entre les katibas (unité de combattants) des rebelles, l'armée syrienne, la police politique locale, la population civile et même les hommes d'Al-Qaida. "Nous n'étions pas armés, mais ce qui nous a sauvé, c'était qu'on parlait avec toutes les parties. Al-Qaida n'était pas notre interlocuteur, la rencontre était quelque peu forcée", précise-t-elle. Elle raconte comme ces observateurs de l'ONU sont passés du statut de pacificateurs à celui "d'enjeux de guerre" en quelques semaines. Là-bas, elle constate la mort, la violence. "Les morts sont morts, j'avais développé tout un tas de protocoles psychiques pour m'aider, raconte-t-elle. Moi, ce qui était difficile, c'était de laisser les vivants être emmenés à la torture, à des sorts abominables et de ne rien pouvoir faire."  

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