Ankara et l’équation difficile… la position turque vis-à-vis des sanctions américaines contre l’Iran
Moustapha Salah
La seconde série de sanctions américaines contre Téhéran
est entrée en vigueur le 4 novembre 2018, posant la question de ses
répercussions non seulement sur le régime iranien, mais aussi sur des Etats
comme la Turquie.
C’est ainsi que le ministre turc des Affaires étrangères
Mawlud Jawich Oglu a affirmé que la Turquie avait informé les responsables américains
de son opposition aux sanctions et du fait qu’elle n’était pas tenue de les
appliquer et qu’elle ne les considérait pas comme judicieuses.
Considérant le dossier nucléaire iranien, la Turquie
considère que tout Etat a le droit de produire l’énergie nucléaire à des fins
pacifiques, et elle a critiqué à maintes reprises l’opposition de l’Occident au
programme nucléaire iranien. Cependant, la Turquie vise à éviter une nouvelle
détérioration de ses relations avec Washington, après l’affaire du pasteur Brunson.
D’autre part, ces sanctions représentent une entrave à
ses efforts visant à protéger ses importations croissantes de pétrole iranien.
C’est ainsi que la Turquie s’est orientée vers une
solution à ce problème qui menace sa sécurité énergétique, selon quatre
axes : le premier : chercher à jouer le rôle de passage
géostratégique sûr pour les gazoducs et oléoducs proposés reliant la Mer
Caspienne, la Russie, Israël et l’Iran à l’Europe, ce qui lui permettra de
satisfaire une grande partie de ses besoins ; le second : le
développement des projets de forage et de prospection de pétrole et de gaz
naturel sur terre et en mer ; le troisième : la diminution des
importations pétrolières par la production de pétrole artificiel en
transformant les déchets en carburant ; et le quatrième : la
diversification de ses sources d’approvisionnement de pétrole et de gaz pour
comprendre cinq pays : l’Irak, l’Iran, la Russie, l’Azerbaïdjan et le
Koweït.