Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine : “L’or de Russie devient intouchable”

mardi 12/avril/2022 - 07:25
La Reference
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Rendus frileux par les sanctions liées à la Russie, dans un contexte de guerre en Ukraine, certains fondeurs d’or occidentaux refusent de refabriquer des lingots à partir d’or russe.
 Avec la guerre en Ukraine, la patrie de Vladimir Poutine est devenue peu fréquentable, aux yeux des entreprises occidentales, pour qui il devient “difficile, voire hasardeux de faire des affaires en Russie ou avec elle”, relève le Comptoir national de l’or. Et le secteur de l’or n’échappe pas à ce phénomène. “Les transactions impliquant de l’or en lien avec la banque centrale sont soumises à sanctions. Pour éviter tout risque, et bien que cela ne soit pas formellement interdit, certains fondeurs refusent désormais de refabriquer (fondre puis remouler) des lingots à partir d’or russe, même si les lingots d’origine ont été fabriqués avant l’entrée en vigueur des sanctions”, relève le spécialiste des métaux précieux. Et du côté des sociétés minières, le géant canadien Kinross Gold, un mois après avoir suspendu ses activités en Russie, vient de liquider ses actifs dans le pays.
Les producteurs d’or russe, dont la production annuelle (environ 20 milliards de dollars) pointe au deuxième rang mondial, “ne peuvent plus trouver de débouchés internationaux (du moins en Occident) en raison des sanctions et des mesures prises par les acteurs de marchés”, souligne le Comptoir national de l’or, ajoutant que le marché intérieur n’est “pas assez gros pour absorber cette production”. Pour y remédier, quelques jours après le début de l’invasion de l’Ukraine, la banque centrale russe avait annoncé reprendre ses achats d’or sur le marché domestique. Et le 9 mars, elle a supprimé la TVA sur l’achat d’or pour encourager les particuliers à en acheter. “Cela a eu l’effet escompté puisque le 15 mars, la banque centrale a annoncé arrêter ses achats en raison d’une demande intérieure suffisante”, relève le Comptoir national de l’or.

Sur le front des cours, l’or a déjà bien profité de la guerre en Ukraine, le métal jaune constituant traditionnellement un placement refuge recherché face aux chocs géopolitiques, tels que l’invasion de l’Ukraine et la mise à l’écart de la Russie du concert des nations.
Une guerre en Ukraine qui a en outre dopé les anticipations d’inflation. Or, le métal précieux est aussi un placement qui permet de se prémunir du risque inflationniste sur longue période, en préservant le pouvoir d’achat de l’investisseur. La banque privée Lombard Odier a d’ailleurs recommandé des allocations en or pour protéger ses clients d’un choc d’inflation.
“UBS, une banque suisse traditionnellement pessimiste sur le métal jaune, a relevé sa recommandation à neutre. Société Générale, qui a évoqué un scénario possible d’inflation plus élevée avec des taux d’intérêt plus bas, ont de leur côté mentionné l’or comme un moyen de diversifier son portefeuille”, rapporte le Comptoir national de l’or. Enfin, pour le gérant américain Franklin Templeton, l’or pourrait profiter de “nouveaux épisodes de volatilité sur les marchés, et des inquiétudes lancinantes regardant le Covid”.

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