Guerre en Ukraine : la Russie menacée de « décomposition »
samedi 09/avril/2022 - 02:09
Les sanctions internationales contre la Russie, à la suite des massacres successifs perpétrés en Ukraine, s’accumulent, mettant en péril l’économie du pays.
La Russie est menacée de « décomposition » en raison de sanctions toujours plus sévères, tandis que l'Ukraine a un « avenir européen », a déclaré vendredi Ursula von der Leyen, la présidente de la Commission européenne, à l'occasion d'une visite à Kiev. « La Russie va sombrer dans la décomposition économique, financière et technologique, tandis que l'Ukraine marche vers un avenir européen », a dit Ursula von der Leyen au cours d'une conférence de presse commune avec le chef de l'État ukrainien Volodymyr Zelensky.
« Votre combat est aussi notre combat. Je suis ici à Kiev avec vous aujourd'hui pour adresser un message très fort : l'UE est à vos côtés. Nous sommes à vos côtés », a-t-elle ajouté. Ursula von der Leyen a condamné le massacre de civils à Boutcha, que l'Ukraine a imputé aux forces russes qui ont occupé cette petite ville au nord-ouest de la capitale ukrainienne.
« Notre humanité a été brisée à Boutcha », a-t-elle lancé, qualifiant en outre d'« épouvantable » la mort d'une cinquantaine de personnes dans une frappe contre une gare à Kramatorsk, dans l'est de l'Ukraine, quelques heures plus tôt. « Nous mobilisons notre puissance économique pour faire payer un prix très, très élevé à [Vladimir] Poutine », le président russe, a-t-elle souligné.
Les deux filles de Poutine sanctionnées par l'UE
Les Européens ont sanctionné vendredi les deux filles de Vladimir Poutine, désormais inscrites sur la liste noire de l'UE, avec plus de 200 autres personnes, dont plusieurs oligarques proches du président russe et des patrons de presse pro-Kremlin. Déjà ciblées par Washington et Londres, Maria Vorontsova et Katerina Tikhonova, nées respectivement en 1985 et 1986, sont les filles de Vladimir Poutine et de Lioudmila Poutina dont le président russe a annoncé avoir divorcé en 2013. Comme les 217 individus et les 18 entités ajoutés sur cette liste publiée au journal officiel de l'UE, elles sont frappées d'une interdiction d'entrée dans l'UE et leurs avoirs y sont gelés.
Macron veut rassembler des preuves des « crimes de guerre des Russes »
De son côté, Volodymyr Zelensky a dit que, même s'il était « personnellement reconnaissant » à Ursula von der Leyen pour les cinq séries de sanctions de l'UE, « ce n'était pas suffisant ». Accompagnée du chef de la diplomatie européenne, Josep Borrell, et du Premier ministre slovaque Eduard Heger, Ursula von der Leyen s'est rendue vendredi à Boutcha, devenue un symbole des atrocités de la guerre en Ukraine. Les trois responsables sont allés voir les fosses communes creusées dans cette localité pour y enterrer les dizaines de civils tués dans les combats.
Emmanuel Macron s'est également exprimé sur les accusations de crimes de guerre envers la Russie. Il a affirmé que la France était en train de « rassembler les preuves » contre « des crimes de guerre des Russes » en Ukraine où des exactions contre des civils ont été attribuées à la Russie, qui dément. « Même en prenant le maximum de précautions que je me dois de prendre » en tant que chef d'État, « je peux dire que ce sont des crimes de guerre des Russes », a affirmé Emmanuel Macron sur le réseau social Brut, ajoutant que « des gendarmes, des magistrats » français avaient été envoyés pour aider les Ukrainiens à l'établir.
La Russie riposte
En parallèle, la Russie a fermé les bureaux locaux des ONG de défense des droits humains Amnesty International et Human Rights Watch, selon un communiqué publié vendredi par le ministère russe de la Justice. La représentation locale d'Amnesty (Royaume-Uni) et celle de HRW (États-Unis) ont « été exclues du registre officiel des organisations non-gouvernementales étrangères » en Russie, en raison de « violations de la législation russe », selon le communiqué. Il s'agit de facto de leur fermeture, a précisé pour sa part Amnesty dans un communiqué.