Iran : décès d'un second religieux chiite, poignardé mardi par un djihadiste
vendredi 08/avril/2022 - 02:48
Un second religieux chiite, poignardé mardi par un extrémiste sunnite dans le sanctuaire le plus vénéré d'Iran, est mort jeudi 7 avril de ses blessures, a rapporté la télévision d'État.
Ce décès est intervenu au moment où l'Iran inhumait un autre clerc, l'hodjatoleslam (rang intermédiaire dans le clergé chiite, NDLR) Mohammad Aslani, poignardé lui aussi par le même extrémiste sunnite devant de nombreux pèlerins dans le sanctuaire de l'imam Reza à Machhad (nord-est). «L'hodjatoleslam Sadegh Daraï, l'un des religieux grièvement blessé dans l'attentat terroriste qui s'est produit dans le sanctuaire de l'imam Reza, est tombé en martyr à l'hôpital», a rapporté la télévision iranienne.
Un assaillant d'origine «ouzbèke»
«Malgré tous les efforts du personnel médical et après deux opérations chirurgicales, Daraï s'est éteint en raison de la gravité de ses blessures», a indiqué le directeur de l'hôpital, cité par l'agence officielle Irna. Le troisième blessé dans cet attentat, le religieux Mohsen Pakdaman, reste hospitalisé, selon Irna. «Ce soir après la rupture du jeûne (du ramadan, NDLR), nous nous réunirons avec la famille de Sadegh Daraï pour organiser la “cérémonie d'adieu au martyr” et les obsèques», a indiqué à l'AFP un responsable du sanctuaire.
Les images diffusées à la télévision ont montré des milliers de personnes ainsi que des responsables locaux assistant aux funérailles de Mohammad Aslani sur la place Shohada, située à près d'un kilomètre du mausolée. La dépouille a été inhumée dans le carré réservé aux martyrs dans la cour du sanctuaire. Selon des médias locaux, l'assaillant était Abdolatif Moradi, un radical sunnite de 21 ans d'origine «ouzbèke», entré illégalement dans le pays par la frontière avec le Pakistan il y a un an et qui s'était installé à Machhad.
Six personnes accusées de complicité avec l'agresseur, notamment ses deux frères, ont été arrêtées par les forces de sécurité et font l'objet d'une enquête, d'après les médias locaux. Le président iranien Ebrahim Raïssi a dénoncé mercredi un «incident douloureux» perpétré par «l'un des éléments déviants et influencé par de groupes takfiris américains» et a demandé l'ouverture d'une enquête aux services de sécurité. Le terme takfiri, qui signifie littéralement «ceux qui lancent des anathèmes contre les personnes ne partageant pas leur idéologie», désigne en Iran et dans plusieurs pays les groupes djihadistes ou islamistes radicaux sunnites.