Publié par CEMO Centre - Paris
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Le jour où la Russie a été suspendue du Conseil des droits de l’Homme de l’ONU

vendredi 08/avril/2022 - 02:41
La Reference
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►L'Assemblée générale de l'ONU a suspendu la Russie du Conseil des droits de l'Homme des Nations unies. L'Ukraine se dit « reconnaissante » pour la décision prise. Moscou regrette tout en affirmant que la Russie continuera à défendre ses intérêts par tous les moyens légaux dont elle dispose.
► Kiev appelle sa population civile à quitter l'est du pays face à la menace imminente d'une offensive russe. Severodonetsk, la ville la plus à l'Est tenue par l'armée ukrainienne, a été la cible de bombardements soutenus. 
► Les États-Unis ont annoncé mercredi sanctionner les grandes banques russes Sberbank et Alfa Bank et les deux filles de Vladimir Poutine à la suite de la découverte de nombreux corps de civils dans plusieurs villes proches de Kiev. Les Européens, quant à eux, ont décidé un embargo sur le charbon russe et la fermeture des ports européens aux navires russes.
► Dans les alentours de Kiev, dont l’armée russe s’est retirée, les craintes de nouvelles découvertes macabres se multiplient après le massacre de Boutcha. De nouveaux signalements ont émergé d'Ukraine selon lesquels plusieurs localités ont connu pire.
► Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a demandé que la Russie soit « tenue responsable ». La Russie nie « catégoriquement » toute implication dans ces exactions.
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23h50  : À l'ONU, le front uni face à l'invasion russe commence à s'effriter
La Russie, accusée de violer de façon grave et systématique les droits humains en Ukraine, ne siégera plus au Conseil des droits de l’homme – une institution dont la mission est justement de protéger ces droits. Lors d’un vote à l’Assemblée générale ce jeudi, l’ONU a suspendu Moscou de son siège dans ce Conseil. Avec 93 voix favorables, le texte a obtenu la majorité des deux tiers. 24 pays ont toutefois voté contre cette résolution proposée par les Etats-Unis et 58 se sont abstenus. Les images des fosses communes et des cadavres de Boutcha n’ont visiblement pas renforcé le soutien à l’Ukraine. Le front uni dont les membres de l’ONU ont fait preuve jusqu’ici semble même s’effriter.
22h43 : Emmanuel Macron évoque le « cynisme » de Vladimir Poutine
« Ce rôle de dialogue avec le président russe est ingrat, je passe des heures à discuter. Le cynisme est au rendez-vous de chaque discussion, ce n'est jamais une partie de plaisir... Mais c'est mon devoir », a-t-il a répondu le président français Emmanuel Macron face à des lecteurs du journal français Le Parisien.
Il a ajouté ne pas espérer de « débouché » au conflit russo-ukrainien avant « mi-mai », tout en soulignant que le dialogue « aura été utile pour préparer la paix demain ».
22h29 : L'armée russe est-elle en mesure de lancer une nouvelle offensive ?
Le départ rapide des unités russes stationnées autour de Kiev a surpris les États-Major occidentaux à l'Est de l'Ukraine. Une nouvelle guerre se prépare. Mais le redéploiement de l'armée russe prendra du temps, au moins 10 jours estime un officcier français proche de l'Etat-Major. 60 000 hommes doivent basculer, à plusieurs centaines de kilomètres sur le front du Donbass. Outre la difficulté logistique, il apparait qu'après plus de 40 jours de guerre ces unités sont très affaiblies.
Les experts estiment que la Russie semble avoir perdu l'équivalent d'une trentaine de groupements tactiques interarmes sur 120 engagés au début du conflit. Or il n'y a pas de relève, pointe les experts. Dans le Donbass, ils ne vont pas s'aventurer dans les grandes villes, ils n'en ont pas les moyens insiste une source militaire. En revanche, la ville industrielle de Kramatorsk, un peu plus de 100 000 habitants dans l'oblast de Donetsk, devrait être l'un des objectifs.
Vladimir Poutine compte récupérer la totalité du Donbass avant le traditionnel défilé militaire du 9 mai à Moscou. Un objectif difficile à atteindre, pour les russes estime un officier français, le plus dure reste à faire.
21h54 : Le Canada renforce son soutien financier à l'Ukraine
Le Canada a prévu dans son budget, annoncé jeudi, des ressources additionnelles pour soutenir l'Ukraine, y compris un prêt au gouvernement Zelensky via le Fonds monétaire international (FMI) ainsi qu'une aide militaire supplémentaire.
« Le Canada offrira au gouvernement ukrainien jusqu'à un milliard de dollars canadiens (730 millions d'euros) en nouvelles ressources de prêt par l'entremise d'un nouveau compte administré pour l'Ukraine au FMI afin que le gouvernement puisse continuer à fonctionner », est-il précisé dans le Budget 2022. À cela s'ajoute également un « montant supplémentaire de 500 millions de dollars en 2022-2023 pour fournir une aide militaire supplémentaire à l'Ukraine ».
21h42 : Les bombardements reprennent depuis plusieurs jours à Mykolaïv
C’est la ville-verrou sur la route du grand port d’Odessa : Mykolaïv, 475 000 habitants avant la guerre, subit des bombardements réguliers. Elle avait été longuement pilonnée quand l’armée russe avait en vain tenté de s’en emparer. L’étau russe semblait s’y desserrer ces derniers jours mais avec le regroupement des forces russes dans l’Est et le sud, la tension remonte. Depuis le début de la guerre, 64 civils ont été tués et 440 blessés, notamment dans des attaques aux armes à sous munitions.
Ils tirent de manière chaotique sur tous les quartiers de la ville. Ils ont touché des jardins d'enfants, des écoles, des hôpitaux. Nous ne disposons pas de données exactes sur le nombre de personnes qui ont quitté la ville, mais nous estimons qu’entre 35 et 40% des habitants sont partis, si on se fonde sur la quantité d'ordures ramassées et la consommation d'eau. Nous ne cédons pas à la panique. Il n’y a pas, à l’heure actuelle, d’offensive. Mais il faut juste avoir en tête qu’en temps de guerre, la ville continue à être bombardée et des gens peuvent mourir simplement en marchant dans la rue, en allant au magasin et ainsi de suite. De plus, l'opération terrestre pourrait prendre de l’ampleur : il y a des données d'agences de renseignement étrangères qui l’évoquent. On voit qu'en Crimée, il y a un regroupement de troupes, une grande quantité de matériel militaire y est emmenée, donc les militaires s’attendent à des tentatives de percée et d’encerclement de la ville.

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