Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine : la Russie prépare de nouvelles attaques et veut obliger l’Europe à payer le gaz en roubles

vendredi 01/avril/2022 - 12:32
La Reference
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L’armée russe est en train de se regrouper en vue de nouvelles attaques, alors que Moscou menace de couper l’approvisionnement en gaz aux pays « inamicaux » qui refuseraient de payer en roubles.

Les forces russes « ne se retirent pas mais se repositionnent » en Ukraine, a déclaré jeudi le secrétaire général de l’Otan Jens Stoltenberg, jugeant que Moscou entendait renforcer son offensive sur la région du Donbass, dans l’est, tout en maintenant « la pression sur Kiev et d’autres villes ». « Nous nous attendons à des actions offensives supplémentaires qui se traduiront par encore davantage de souffrances ».

Ces propos font écho à ceux du général ukrainien Pavlo « Maestro » à Kharkiv. L’ennemi « se regroupe pour attaquer et mettre le maximum de forces » dans le sud et l’est de l’Ukraine, a-t-il déclaré jeudi.

                                                               

Potentiel arrêt des importations de gaz russe

Le président russe Vladimir Poutine a lui annoncé interdire l’entrée sur son territoire aux dirigeants européens et à la majorité des eurodéputés, en réaction aux sanctions tous azimuts visant Moscou. Et il a menacé les acheteurs de gaz russe de pays « inamicaux » de stopper leur approvisionnement s’ils ne se pliaient pas aux exigences du Kremlin, une mesure destinée à soutenir le rouble qui affecterait principalement l’Union européenne, très dépendante.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a aussitôt répondu que les pays européens continueront de payer le gaz russe en euros et dollars comme cela est « écrit dans les contrats ». Dans ce contexte, le ministre français de l’Economie Bruno Le Maire, en déplacement à Berlin, a indiqué que la France et l’Allemagne se « préparaient » à un potentiel arrêt des importations de gaz russe.

La présidente du Parlement européen à Kiev

De son côté, Roberta Metsola, la présidente maltaise du Parlement européen, a indiqué jeudi soir sur Twitter être « en route pour Kiev », sans donner de détails. Elle serait la première dirigeante d’une institution européenne à s’y rendre depuis le début de la guerre, même si trois Premiers ministres d’Europe de l’est y étaient allés le 15 mars.

Après cinq semaines de guerre, 4 millions de réfugiés ont fui l’Ukraine, auxquels s’ajoutent presque 6,5 millions de déplacés à l’intérieur du pays, selon l’ONU. Quelque 90 % de ceux qui ont fui l’Ukraine sont des femmes et des enfants.

Tentatives d’évacuation de Marioupol

Le gouvernement ukrainien s’efforce toujours d’organiser des évacuations depuis Marioupol, port stratégique du sud-est de l’Ukraine, sur la mer d’Azov, assiégé et pilonné sans relâche depuis la fin février par les forces russes et où 160 000 civils seraient toujours bloqués.

 

La cité portuaire de Marioupol est assiégée par l’armée russe depuis fin février

45 bus ont été affrétés pour évacuer des civils depuis Marioupol en direction de Zaporojie, à 220 km au nord-ouest. Mais jeudi soir la vice-Première ministre ukrainienne Iryna Verechtchouk a indiqué que « les Russes n’ont jamais, pas une seule fois, donné leur accord à un couloir depuis Marioupol » permettant l’évacuation de civils.

Des personnes ayant réussi à quitter Marioupol et des ONG y ont décrit des conditions catastrophiques, avec des civils terrés dans des caves, privés d’eau, de nourriture et de toute communication, et des cadavres jonchant les rues. La municipalité accuse en outre Moscou d’avoir évacué » contre leur gré « plus de 20 000 habitants de Marioupol vers la Russie.

Au cours des dernières semaines, quelque 75 000 personnes ont pu être évacuées de Marioupol, selon Iryna Verechtchouk.

Retrait russe de Tchernobyl

Dans le nord de l’Ukraine, des tirs sur un convoi humanitaire de cinq bus près de Tcherniguiv ont fait un moret quatre blessés, selon une responsable ukrainienne qui accuse les troupes russes de « ne pas laisser la moindre possibilité d’évacuer les civils de Tcherniguiv assiégée, en laissant des dizaines de milliers de civils sans nourriture, sans eau, sans chauffage »

Les troupes sont parties « en deux colonnes vers la frontière » entre l’Ukraine et la Biélorussie, a indiqué Energoatom, ajoutant qu’il ne reste plus qu’un « petit nombre » de soldats russes sur place

Des responsables à Kiev ont annoncé jeudi soir que les forces russes avaient quitté la centrale nucléaire de Tchernobyl qu’elles occupaient depuis le premier jour de l’invasion de l’Ukraine, le 24 février.

« Elles ont pris avec elles des membres de la Garde nationale qu’elles retenaient en otages depuis le 24 février », a déclaré sur Telegram l’agence d’Etat ukrainienne Energoatom, citant des employés. Leur nombre n’est pas connu. Le chef de l’Agence internationale de l’énergie atomique (AIEA) est arrivé en Russie pour s’entretenir vendredi avec de hauts responsables.

Nouvelle négociation prévue

Le ministre turc des Affaires étrangères, Mevlüt Cavusoglu, a par ailleurs annoncé jeudi matin qu’une nouvelle rencontre entre ses homologues russe Sergueï Lavrov et ukrainien Dmytro Kouleba pourrait avoir lieu » d’ici une ou deux semaines «. La Turquie pourrait accueillir cette rencontre.

Le négociateur en chef ukrainien, David Arakhamia, avait lui indiqué mercredi que des pourparlers en ligne avec la délégation russe reprendraient vendredi.

De leur côté, les séparatistes prorusses du Donbass ukrainien affirmaient jeudi contrôler la quasi-totalité de la région de Lougansk et plus de la moitié de celle de Donetsk, ce qui n’a pas pu être vérifié de source indépendante.

Poutine grimpe dans les sondages

En Russie, la popularité de Vladimir Poutine a fait un bond de douze points par rapport à février avec 83 % de personnes interrogées approuvant son action, selon une enquête publiée jeudi par l’institut russe indépendant Levada, dont c’est le premier sondage depuis le début de l’offensive en Ukraine.

Les services de renseignements américains et britanniques avaient de leur côté décrit mercredi et jeudi un président russe « mal informé » sur le conflit, en froid avec son état-major et entouré de conseillers craignant de lui dire la vérité.

 

Enfonçant le clou, Joe Biden a estimé jeudi que Vladimir Poutine « semblait s’isoler », et a dit avoir « des indications selon lesquelles (le président russe) a limogé ou placé en résidence surveillée certains de ses conseillers », tout en disant ne pas avoir de » preuves irréfutables «.

 

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