Publié par CEMO Centre - Paris
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Guerre en Ukraine: Vladimir Poutine peut-il utiliser les armes chimiques?

samedi 26/mars/2022 - 09:27
La Reference
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BFMTV : Un mois après le début de la guerre en Ukraine, une inquiétude grandit au sein de la communauté internationale: l'utilisation potentielle d’armes chimiques.

Lundi, le président américain Joe Biden déclarait qu’une attaque russe à l’arme chimique était "une menace crédible". Vendredi, il a d’ailleurs promis que l'Otan sanctionnerait leur utilisation. Le président ukrainien Volodymyr Zelensky a aussi réitéré son inquiétude, dénonçant un "risque bien réel".

L'Otan et des pays occidentaux ont mis en garde à plusieurs reprises la Russie contre l'utilisation d'armes chimiques en Ukraine. Ils craignent un tel scénario en raison des accusations répétées par Moscou selon lesquelles les États-Unis et l'Ukraine gèreraient des laboratoires destinés à produire sur le sol ukrainien des armes biologiques et chimiques.

Les armes chimiques sont, selon l'organisation pour l'Interdiction des Armes Chimiques, "un produit chimique utilisé pour provoquer la mort ou d'autres dommages par son action toxique". À différencier, donc, des armes biologiques qui peuvent prendre la forme d'un virus ou d'une bactérie.

Leur usage est encadré par plusieurs écrits, dont le texte principal est issu d’une Convention sur l’interdiction des armes chimiques (CIAC) signé en 1993. Cette organisation compte aujourd’hui 193 États, dont la fédération de Russie et l’Ukraine. Elle sert à établir des règles pour empêcher l’utilisation d’armes chimiques et s’assurer de leur destruction.

Dans l'article 1, il est ainsi écrit que chaque État s'engage "à ne jamais employer d’armes chimiques", "à détruire les armes chimiques dont il est le propriétaire ou le détenteur" et "à ne pas employer d’agents de lutte antiémeute en tant que moyens de guerre".

Après ratification, les pays ont dix ans pour se débarrasser de leurs armes chimiques. La Russie a signé le texte officiellement en novembre 1997. Elle ne devrait donc plus en posséder depuis 2007. Mais elle a probablement demandé un délai, puisque ce n'est qu'en 2017 que les 40.000 tonnes connues d'armes chimiques russes ont - officiellement - été détruites.

Des précédents

Il y a des milliers de contrôles qui sont réalisés dans les 193 pays membres de la Convention. Pourtant, la communauté internationale s’inquiète. Notamment en raison d'événements passés, au cours desquels la Russie a déjà fait débat.

Alexeï Navalny, connu pour être le principal opposant au Kremlin, est tombé soudainement dans le coma en août 2020. Plusieurs pays - dont la France - estimaient qu’il avait été victime d’une tentative d’assassinat par le gouvernement russe. Des États membres de la Convention avaient désigné un laboratoire et réclamé une analyse de sang. Avait alors été identifié "un agent neurotoxique organophosphoré du groupe Novitchok dans l’échantillon sanguin". Soit une arme chimique, sous la forme d’un poison, conçue par les soviétiques dans les années 80.

Avant lui, en 2018, Sergueï Skripal, un ancien agent-double du KGB, réfugié au Royaume-Uni, était lui aussi victime d’un empoisonnement au Novitchok. Dans un rapport sur le contrôle des armes de destruction massive, publié l'année dernière, le Parlement Européen réitérait "sa vive inquiétude face à la tentative d’assassinat d’Alexeï Navalny et de Sergueï Skripal au moyen de l’agent neurotoxique interdit Novitchok" et priait "instamment la Russie de fournir des réponses essentielles".


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