Publié par CEMO Centre - Paris
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Seine-Saint-Denis : faute de place, les réfugiés ukrainiens sont redirigés vers «le confort de la province»

jeudi 24/mars/2022 - 03:51
La Reference
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Face à la saturation des centres d’hébergement en Île-de-France, le groupe SOS a pour ambition de répartir les réfugiés ukrainiens en province. L’avenir des étudiants étrangers qui ont quitté le pays en guerre reste, lui, toujours en suspens.

« La région parisienne est complètement saturée, nous ne pouvons leur proposer que des hébergements temporaires ici », regrette Hermine Metias, directrice d’un centre d’hébergement pour les réfugiés ukrainiens à Noisy-le-Grand. Depuis deux semaines, le groupe associatif SOS a ouvert 1 234 places supplémentaires sur huit sites franciliens pour héberger les personnes fuyant la guerre en Ukraine.

« En Île-de-France, nous n’avons que 500 places disponibles actuellement, déplore Louiza Daci, directrice régionale asile et intégration du groupe SOS. Notre stratégie est donc d’envoyer les réfugiés ukrainiens en province. » Pour le site noiséen, 124 places ont été ouvertes. Ce mercredi, 65 réfugiés ukrainiens vivaient dans ce centre. Quarante réfugiés sont partis la semaine dernière en direction du Gard. « En province, il y a beaucoup plus de confort », poursuit Louiza Daci.

Une nouvelle vie à construire

Tatiana et Mickaël habitent depuis le 16 mars dans un des logements de ce centre d’hébergement. Ils vivaient dans la banlieue de Kiev. Ils sont accompagnés de leur petit-fils de 3 ans et demi, Marc. « On est prêt à prendre n’importe quel travail pour pouvoir le nourrir mais aussi envoyer de l’argent à notre fille en Ukraine, affirme Tatiana, les larmes aux yeux. On veut bien aller n’importe où en France pour travailler. »

Seulement, leur problème, c’est « la barrière de la langue ». Le couple ne parle ni ne comprend le français. Le groupe SOS a donc décidé de mettre en place des ateliers linguistiques tant pour les adultes que pour les enfants.

Pour Anastasia, 30 ans, c’est le même problème. Elle rédigeait une thèse en aéronautique dans une université près de Kiev. Elle ne peut la poursuivre. Comme son mari parle arabe, il a pu reprendre la profession qu’il exerçait en Ukraine. « Il a trouvé un poste de boucher à Montrouge (NDLR : dans les Hauts-de-Seine), se réjouit sa femme. J’espère que, pour le moment, nous pourrons trouver un logement stable près de son travail et que ses deux jeunes fils pourront aller à l’école. » Elle compte terminer sa thèse et retourner en Ukraine pour « reconstruire le pays ».

« On ne doit pas subir de discriminations »

Ces deux familles ont reçu une autorisation provisoire de séjour, tout comme 10 500 ressortissants arrivés en France dans le cadre de la protection temporaire proposée par l’Union européenne aux réfugiés ukrainiens. Le sort des étudiants étrangers provenant d’Ukraine, lui, reste problématique.

 « On est tous dans la même situation : on a tous fui la guerre, fustige Angeliqua, étudiante congolaise expatriée à Odessa depuis six ans et hébergée, elle aussi, à Noisy-le-Grand. On ne doit pas subir de discriminations ! » Du haut de ses 24 ans, elle étudiait la médecine depuis plus de cinq ans en Ukraine.

« Le droit d’asile ne peut être à double vitesse », s’agace Stéphane Troussel, en visite ce mercredi dans ce centre d’hébergement. Le président du conseil départemental de Seine-Saint-Denis appelle le gouvernement à venir en aide à ces étudiants étrangers.

 


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