Publié par CEMO Centre - Paris
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Lafarge en Syrie : la mise en examen pour «complicité de crimes contre l'humanité» à nouveau examinée

mercredi 23/mars/2022 - 08:04
La Reference
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La cour d'appel de Paris doit de nouveau examiner jeudi la validité d'une mise en examen pour «complicité de crimes contre l'humanité» du groupe cimentier français Lafarge, qui a maintenu jusqu'en 2014 l'activité de sa cimenterie en Syrie malgré la guerre et la présence de l'État islamique.
La décision sera mise en délibéré. Dans le cadre de cette information judiciaire ouverte en juin 2017, Lafarge SA est soupçonné d'avoir versé en 2013 et 2014, via sa filiale Lafarge Cement Syria (LCS), près de 13 millions d'euros à des groupes terroristes, dont l'organisation État islamique (EI), et à des intermédiaires afin de maintenir l'activité d'une cimenterie en Syrie alors que le pays s'enfonçait dans la guerre. Le groupe avait investi 680 millions d'euros dans la construction de ce site, achevé en 2010. Dans ses réquisitions dont l'AFP a eu connaissance, le parquet général affirme que Lafarge «a financé, via des filiales, les activités de l'EI à hauteur de plusieurs millions de dollars, en connaissance précise des agissements» de cette organisation et estime par conséquent que la mise en examen pour «complicité de crimes contre l'humanité» est justifiée à ce stade. Mis en examen en 2018 pour «complicité de crimes contre l'humanité», le groupe en avait ensuite obtenu l'annulation en novembre 2019 par la cour d'appel de Paris.
Mais en septembre 2021, la Cour de cassation, plus haute juridiction judiciaire française, a cassé cette décision de la cour d'appel, ainsi que celle de maintenir la mise en examen pour «mise en danger de la vie d'autrui». Dans une composition différente, la chambre de l'instruction de la cour d'appel devra donc réexaminer ces deux questions jeudi. Les magistrats pourront ainsi décider de maintenir ou d'annuler ces poursuites contre le groupe. La décision de la Cour de cassation «ne présume en aucun cas d'une éventuelle culpabilité de Lafarge SA», avait réagi en septembre le groupe dans une déclaration adressée à l'AFP, assurant qu'il continuait «de coopérer pleinement avec la justice». «Nous avons pris des mesures immédiates et fermes pour nous assurer que des événements similaires ne puissent plus se reproduire», avait-il assuré, précisant que Lafarge n'exerçait «plus aucune activité en Syrie depuis plus de six ans». La Cour de cassation avait par ailleurs confirmé la mise en examen du cimentier pour «financement du terrorisme». Sollicités, les avocats de Lafarge n'ont pas souhaité faire de commentaire.

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