Guerre en Ukraine: Faute d'alliés, la Russie renonce au vote d'une résolution à l'ONU
samedi 19/mars/2022 - 02:02
Moscou plus que jamais isolé à l’ONU. La Russie a renoncé à tenir vendredi un vote au Conseil de sécurité des Nations unies sur une résolution liée à la guerre en Ukraine, faute de soutien de ses plus proches alliés, ont indiqué jeudi à l’AFP des diplomates.
« Ils ont fait appel au co-parrainage » pour leur texte portant selon eux sur l’humanitaire, « et il n’y a pas eu de retour », a indiqué un ambassadeur sous couvert d’anonymat, laissant entendre que ni la Chine ni l’Inde ne soutenaient l’initiative controversée russe et n’auraient voté en sa faveur.
La Russie a confirmé jeudi son renoncement lors d’une réunion d’urgence du Conseil de sécurité qu’avaient réclamé les Occidentaux. « Nous avons décidé de ne pas demander la mise aux voix » de cette résolution vendredi, a déclaré au Conseil de sécurité l’ambassadeur russe à l’ONU, Vassily Nebenzia, sans un regard pour ses homologues, l’oeil rivé sur son texte.
« Crimes de guerre »
Auparavant, la Russie avait subi une volée de bois vert de plusieurs membres du Conseil de sécurité concernant son initiative de texte humanitaire « condamnant les attaques de civils » et réclamant une protection des civils pour garantir leur départ des villes ukrainiennes.
C’est « la plus grande hypocrisie, de la taille de la Russie », et elle « devrait figurer au livre Guinness des records », a lancé l’ambassadeur albanais, Ferit Hoxha, alors que la Russie est accusée d’avoir bombardé une maternité puis un théâtre à Marioupol. La guerre a fait « trois millions de réfugiés en trois semaines », soit l’équivalent de la population de l’Albanie tout entière, a-t-il souligné.
Les auteurs de crimes de guerre en Ukraine devront « rendre des comptes » devant la justice internationale, ont de leur côté averti les ministres des Affaires étrangères du G7 dans une déclaration commune, soulignant que la « collecte de preuves » était en cours.
Une accusation reprise par le chef de la diplomatie américaine : « Cibler intentionnellement des civils est un crime de guerre. Après tant de destructions ces trois dernières semaines, je trouve difficile de conclure que les Russes font autre chose que cela », a déclaré jeudi Antony Blinken. Evoquant les pourparlers en cours entre Kiev et Moscou, le secrétaire d’Etat américain a estimé que la Russie n’avait pas démontré jusqu’ici « d’effort significatif » et dit craindre une attaque chimique de Moscou, qui pourrait, selon lui, ensuite accuser Kiev d’en être responsable pour justifier une escalade.