Colloques

Au colloque du CEMO : l’ex-commandant en chef des forces françaises en Allemagne prévoit les sept aspects du monde nouveau qui naîtra après la guerre russo-ukrainienne

vendredi 18/mars/2022 - 11:38

Le Centre d’études du Moyen-Orient à Paris (CEMO) a invité aujourd’hui vendredi le général Bertrand Louis Pflimlin, ex-commandant en chef des forces françaises en Allemagne, ex-commandant en chef des forces conjointes franco-allemandes, et professeur à la Faculté militaire française de Paris, pour discuter des répercussions de la guerre russo-ukrainienne qui frappe l’Europe, et dont les conséquences politiques et économiques vont se faire sentir en Europe et dans le monde.

Durant le colloque, le général Pflimlin a présenté sa compréhension des causes qui ont poussé le président russe à envahir l’Ukraine, malgré son opposition personnelle à l’agression contre un Etat indépendant.

Il a affirmé que l’Occident a traité avec la Russie de façon méprisante et humiliante depuis la chute de l’Union soviétique, et qu’il a fait des promesses à Poutine qu’il n’a pas tenues.

Le général Pflimlin a présenté les sept aspects qui l’ont incité à penser qu’un monde nouveau allait se former sous nos yeux comme l’un des principaux résultats de cette guerre, à savoir :

1. Le réarmement de l’Allemagne avec un budget de 100 milliards d’euros.

2. La restructuration de l’armée française.

3. L’ouverture du dossier de l’énergie en Europe et le refus de dépendre du gaz russe.

4. La sortie du parapluie de l’Otan d’une façon ou d’une autre, étant donné la conviction que les Américains n’enverront pas de forces en Europe.

5. La formation d’une coalition politique des pays du Moyen-Orient alliés historiquement à l’Amérique, qui ne suivra pas automatiquement la politique américaine, voire s’y opposera.

6. La révolution politique et économique provoquée par la décision de pays géants comme la Chine, l’Inde, la Russie et l’Arabie saoudite, d’utiliser leurs monnaies pour leurs échanges commerciaux entre eux, à la place du dollar.

7. L’importance de traiter les crises internationales avec la logique de la « question-miroir », c’est-à-dire en se mettant à la place de l’adversaire pour savoir comment il pense et comment il nous juge.

Le général a soutenu les réformes que le président français Emmanuel Macron veut introduire dans l’armée, en faisant valoir qu’une simple comparaison met en évidence le besoin de cela.

Ont animé le débat avec le général Pflimlin : le Dr Abdelrahim Ali, président du Conseil d’administration et rédacteur en chef d’al BawwabaNews, et président du CEMO à Paris et à Londres, ainsi que le Dr Ahmad Youssef, journaliste et directeur exécutif du Centre. Etaient présentes un grand nombre de personnalités intéressées par la politique internationale et les relations entre l’Occident et le monde arabe.