Pourquoi Taïwan menace désormais d’être l’Ukraine de la Chine
L'armée taïwanaise simulera mercredi et jeudi une réaction à une tentative de débarquement de l'armée chinoise sur trois de ses territoires. Après l'invasion de l'Ukraine par la Russie, les autorités craignent de voir la Chine essayer de s'emparer de ces territoires.
L’armée taïwanaise se lancera mercredi et jeudi dans des exercices militaires extrêmement sensibles. Elle simulera, avec son artillerie et ses systèmes de missiles sol-air et sol-mer, une réaction de ses forces de défense à une tentative de débarquement de l’armée chinoise sur trois des territoires taïwanais les plus éloignés de ses côtes. Le premier, Kinmen (130 000 habitants), est une île située à 8 kilomètres à peine de la grande ville chinoise de Xiamen (5 millions d’habitants). Le deuxième, Dongyin, est un îlot d’à peine 5 kilomètres carrés et se situe bien plus au nord, à une cinquantaine de kilomètres du littoral chinois le plus proche.
L’archipel de Penghu, enfin, est bien plus proche de l’île de Taïwan et constitue en fait la première muraille de la République autonome. Cette semaine, le South China Morning Post a fait état de craintes des autorités taïwanaises de voir la Chine profiter de la crise en Ukraine pour tenter de tester le pouvoir à Taipei et se saisir de l’un de ces territoires, voire des trois. Afin d’en faire des petites « Crimée » qu’elle pourrait annexer et dont elle ferait des objets de négociation lors d’une éventuelle discussion sur la réunification planifiée par Pékin des deux entités.