Publié par CEMO Centre - Paris
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Les Etats-Unis dénoncent une « escalade grave » dans l’usage de nouveaux missiles balistiques en Corée du Nord

vendredi 11/mars/2022 - 06:17
La Reference
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Il a estimé que ces tests visaient à « évaluer le nouveau système » avant un futur lancement « à pleine portée potentiellement déguisé en opération spatiale », lequel mettrait fin au moratoire que la Corée du Nord s’est elle-même imposé sur les essais de missiles à longue portée, et sur les essais nucléaires, depuis 2017. Un haut responsable de la Maison-Blanche a lui qualifié ces tests d’« escalade grave ».
Adopter « une position unifiée »
La Corée du Sud a confirmé l’annonce américaine. Les deux pays « ont décidé de rendre cette analyse publique en jugeant que la communauté internationale doit adopter une position unifiée » contre Pyongyang, a indiqué le ministère sud-coréen de la Défense. A Tokyo, le ministère de la Défense nippon a lui aussi confirmé les analyses de Washington, ajoutant que le missile lancé en février avait atteint une altitude maximale d’environ 600 km et parcouru une distance d’environ 300 km, et celui lancé en mars une altitude maximale de 550 km pour une distance de 300 km. Il a condamné « une menace pour la paix et la sécurité absolument inacceptable ».
Le Premier ministre japonais Fumio Kishida a promis de « coopérer avec les Etats-Unis et la Corée du Sud » pour sanctionner la Corée du Nord. Pyongyang avait assuré après ces tirs qu’il s’agissait de tests de développement de satellites, réalisés depuis la base de Sohae, sur la côte nord-ouest de Corée du Nord.
Le leader nord-coréen Kim Jong-un a d’ailleurs visité vendredi cette base, selon l’agence officielle KCNA, et a ordonné que les installations soient étendues et modernisées – de quoi alimenter encore les spéculations sur un test imminent et complet de missile à longue portée.
Sanctions
Sans attendre, les Etats-Unis vont eux annoncer ce vendredi 11 mars des mesures pour « empêcher la Corée du Nord d’avoir accès à des produits et technologies étrangères lui permettant de développer ses programmes d’armement interdits », et « d’autres actions suivront dans les prochains jours », a dit le haut responsable américain, qui a requis l’anonymat.
« Les Etats-Unis ont décidé de rendre cette information publique et de la partager avec nos alliés et partenaires parce que nous donnons la priorité à la réduction des risques stratégiques et parce que nous croyons fermement que la communauté internationale doit parler d’une seule voix pour s’opposer au développement futur de telles armes par la Corée du Nord », a dit le responsable de la Maison-Blanche. « Nous continuons à rechercher le dialogue diplomatique et sommes prêts à une rencontre sans conditions » avec les Nord-Coréens, a-t-il néanmoins ajouté.
Récente multiplication des tirs de missiles
Washington et ses partenaires ont échoué en début de semaine à faire adopter au Conseil de Sécurité de l’ONU un texte contre la Corée du Nord, qui a multiplié les tirs de missiles, de portées différentes, butant sur l’opposition de la Russie et de la Chine.
Déjà sous le coup de sévères sanctions internationales, Pyongyang a jusqu’à présent rejeté toutes les offres de dialogue depuis l’échec en 2019 des négociations entre le dirigeant Kim Jong-un et le président américain d’alors Donald Trump. Et la Corée du Nord a intensifié la modernisation de son armée, et multiplié les tirs de missiles récemment.
Selon les analystes, Pyongyang chercherait aussi à tirer profit de l’invasion de l’Ukraine par la Russie pour procéder à de nouveaux essais au moment où les Etats-Unis portent toute leur attention sur ce conflit. L’annonce des Etats-Unis intervient par ailleurs juste après la victoire à la présidentielle en Corée du Sud du conservateur Yoon Suk-yeol, qui veut durcir le ton face à la Corée du Nord. Le nouveau président sud-coréen, que Joe Biden a appelé dès jeudi pour le féliciter, s’est ainsi promis « d’apprendre quelques manières » à Kim Jong-un.

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