"Sauvez l'Ukraine" : plus de 40 000 manifestants en France contre l'invasion russe
Paris,
Lyon, Rennes, Marseille... Une centaine de manifestations étaient organisées
samedi, partout en France, pour protester contre l'invasion par les troupes
russes de l'Ukraine.
"Sauvez l'Ukraine", "Poutine
assassin"... Plus de 40 000 manifestants, selon le
ministère de l'Intérieur, ont défilé samedi 5 mars en France pour dénoncer l'invasion de l'Ukraine par la Russie et dire "non à la guerre en Europe".
Au dixième jour de l'offensive ordonnée par
le président russe, ils étaient 16 000, selon la préfecture de police, à
Paris, entre la place de la République et celle de la Bastille, à scander
"Poutine, ta guerre on n'en veut pas" au milieu de drapeaux jaunes et
bleus.
"Malgré les souffrances, on va gagner,
on en est sûrs", a confié Nataliya, une Franco-Ukrainienne, qui n'a pas
souhaité donner son nom pour protéger son fils resté dans son pays. "On
est fiers de leur courage, leur détermination." Non loin d'elle, une
manifestante, bras en l'air, tient dans sa main un bouquet de jonquilles,
entouré d'un ruban bleu.
Un total de 41 600 personnes ont
participé à 119 manifestations dans tout le pays, a dénombré le ministère de
l'Intérieur.
"C'est une attaque de la démocratie, de
la liberté"
À Lyon, quelques centaines de personnes se
sont rassemblées place Bellecour pour exprimer leur soutien au président Volodymyr Zelensky et
à sa population, soumise dans plusieurs villes aux bombardements de l'armée de
Moscou.
"C'est une attaque de la démocratie, de
la liberté. On voit qu'il n'y a pas de cessez-le-feu, les négociations
n'avancent pas donc je suis assez pessimiste", a confié Sébastien
Mourrain, 45 ans.
Marie-Line, 64 ans, qui n'a pas souhaité
révéler son patronyme, s'est inquiétée d'une situation qui "peut basculer
tellement vite". "Je pensais que la diplomatie arriverait à résoudre
les choses mais après ce qui s'est passé à la centrale nucléaire, ça commence à me faire vraiment peur."
Selon Kiev, des frappes d'artillerie russes
ont provoqué vendredi un incendie à la centrale nucléaire de Zaporojie, faisant craindre un accident majeur. Moscou a nié en être à l'origine.
Parmi les 500 manifestants, selon la
préfecture, réunis sur le Vieux-Port à Marseille, Natalia, une Ukrainienne de
56 ans qui préfère ne pas donner son nom de famille, a lancé un appel aux
dons pour aider la population. "On a besoin de gants, de bonnets et de
médicaments pour nos soldats, en priorité", a-t-elle souligné en exhortant
les pays de l'Otan à "fermer le ciel de l'Ukraine".
"Évitez une catastrophe nucléaire"
Les États-Unis et les pays européens ont
promis une aide militaire à l'Ukraine mais se sont refusés à imposer dans son
ciel une "zone d'exclusion aérienne" qui les ferait, de fait, entrer
dans la guerre.
"Fermez le ciel ukrainien",
"évitez une catastrophe nucléaire", ont exigé les manifestants – 2
000 selon la préfecture – à Rennes.
"On sera là chaque week-end, à Paris ou
ailleurs, jusqu'à ce que Vladimir Poutine parte, retire ses chars", a
assuré à l'AFP Aline Le Bail-Kremer, membre de Stand With Ukraine, une des organisations
à l'initiative du rassemblement dans la capitale.
À cinq
semaines du premier tour de la présidentielle,
deux candidats à l'Élysée, Yannick Jadot (EELV) et Anne Hidalgo (PS), se sont
joints au cortège parisien, avec des élus LREM et LR.
D'autres rassemblements de soutien à
l'Ukraine sont prévus ce week-end dans toute l'Europe. Des dizaines de milliers
de personnes ont défilé samedi à Zurich, en Suisse, et plusieurs centaines
d'autres à Londres.
Il y a une semaine, des centaines de milliers
de personnes aux couleurs jaune et bleue étaient descendues dans les
rues : quelques milliers en Russie, au moins 100 000 à Berlin,
70 000 à Prague, 40 000 à Madrid notamment.