LA MÈRE DE CETTE UKRAINIENNE, QUI VIT EN RUSSIE, NE CROIT PAS AUX BOMBARDEMENTS
Oleksandra et
ses quatre chiens vivent en Ukraine, dans la ville de Kharkiv plus précisément,
tandis que sa mère vit en Russie. Et depuis le début des bombardements opérés
par les Russes, cette dernière n’y croit pas.
«Lorsque j’ai entendu les premières explosions, j’ai
couru hors de la maison pour sortir mes chiens de leurs enclos à l’extérieur.
Les gens paniquaient, abandonnaient leurs voitures. J’avais tellement peur», a
tout d’abord raconté la jeune femme de 25 ans auprès de la BBC.
Cette dernière explique également, parler régulièrement à
sa maman, qui vit à Moscou, soit à 750 kilomètres de sa fille. Pourtant, malgré
ses témoignages et les vidéos de sa ville natale bombardée, Oleksandra peine à
convaincre sa mère du danger qui l’entoure.
Dans un premier temps, la jeune ukrainienne a expliqué
qu’elle ne voulait pas «effrayer ses parents», puis elle a commencé à leur
confier directement «que des civils et des enfants mouraient».
«Mais même s'ils s’inquiètent pour moi, ils disent
toujours que cela n’arrive probablement que par accident, que l’armée russe ne
ciblerait jamais les civils et que ce sont les Ukrainiens qui tuent leur propre
peuple», a regretté amèrement Oleksandra.
La jeune femme n’est pas la seule ukrainienne à avoir de
la famille de l’autre côté de la frontière en Russie. Mais comme le souligne le
média britannique, «pour certains comme Oleksandra, leurs proches russes ont
une compréhension contrastée de ce conflit» qui se déroule en Europe.
PROPAGANDE RUSSE
En effet, alors que Vladimir Poutine a engagé une guerre contre l’Ukraine depuis le 24
février dernier, la Russie vient d’adopter ce vendredi 4 mars un texte qui
prévoit de lourdes peines de prison et des amendes pour toute personne publiant
des «informations mensongères» concernant l’armée russe. Les histoires qui sont
racontées par les médias russes sont donc étroitement contrôlées.
D’ailleurs, la mère d’Oleksandra «ne fait que répéter les
récits qu’elle entend sur les chaînes de télévision d’État russes». «Cela m’a
vraiment fait peur quand ma mère a cité exactement la télévision russe. Ils ne
font que laver le cerveau des gens et ils leur font confiance. Mes parents
comprennent qu’il y a des actions militaires ici, mais ils disent, 'les russes
sont venus te libérer. Ils ne vont rien gâcher, ils ne te toucheront pas, ils
ne visent que les bases militaires'», s’est inquiétée la jeune femme.