Libye: la lutte pour le pouvoir s'intensifie
samedi 05/mars/2022 - 04:48
En Libye, la lutte pour le pouvoir et la légalité s'intensifie depuis le 1er mars. Le Parlement a accordé sa confiance à un nouveau gouvernement et le pays se retrouve depuis avec deux gouvernements parallèlles : un nouveau dit de « stabilisation » dirigé par Fathi Bachagha et le précédent, celui « d'union nationale », dirigé par Abdel Hamid Dbeibah dont la validité a théoriquement expiré le 24 décembre 2021. Bachagha affirme que le gouvernement Dbeibah est désormais illégal mais ce dernier refuse de quitter le pouvoir. La population craint le pire et refuse de subir une nouvelle guerre.
« Nous allons prendre le pouvoir à Tripoli par la force de la loi » a déclaré le nouveau Premier ministre, Fathi Bachagha, essayant de tempérer une situation très tendue et qui risque de plonger le pays dans un nouveau cycle de violences. Il a inauguré sa mission en s'adressant à toutes les forces sécuritaires et à toutes les institutions, ordonnant de ne pas obéir aux directives du gouvernement Dbeibah, dont la mission « est terminée ».
« Dissuader toute faille sécuritaire »
Il a demandé aux forces de sécurité de défendre le siège du gouvernement et des ministères tout en se mettant en état d'alerte pour « dissuader toute faille sécuritaire ». De leur côté, le gouverneur de la Banque centrale, le chef du renseignement et le procureur général de Tripoli doivent maintenant traiter directement avec lui et non plus avec le gouvernement Dbeibah. Bachagha a appelé le président de l'autorité de l'Aviation à ré-ouvrir l'espace aérien fermé depuis mercredi sur ordre de Dbeibah.
Commencer le « travail »
Son gouvernement est dorénavant l'unique représentant légal du pouvoir exécutif, a-t-il affirmé. Quant au Parlement il a demandé au Premier ministre sortant de faire la passation de pouvoir de manière calme et pacifique « pour que le nouveau gouvernement puisse commencer son travail ».
La conseillère américaine du secrétaire général de l'ONU, Stéphanie Williams a considéré que « la solution libyenne ne réside pas dans la formation d'administrations rivales ». Elle a proposé de travailler ensemble sur une Consitution afin d'organiser les élections.