Chante à voix haute… Les chansons sont encore possibles !
Chante à voix haute… Les chansons sont encore possibles !
A l’occasion de la journée mondiale de la musicothérapie,
Ghada Abdelrahim écrit : même dans la guerre, nous chantons… Car la musique, c’est la vie !
Durant une telle journée, il y a des années, le monde chantait, peut-être de joie, peut-être pour guérir les cœurs et les corps fatigués, mais le son des flûtes est étouffé et les cordes jouent plaintivement, car la pandémie a fait de nombreuses victimes durant les deux dernières années. Et alors que le monde retrouve la santé et commence à jouer des cantiques de guérison, se fait entendre le bruit des balles et de la guerre, et disparaît le son de la musique. Et au lieu de faire entendre à nos enfants de la musique, nous effrayons leurs petits cœurs avec le bruit des canons et des coups de feu.
J’écris à l’occasion de la Journée mondiale de la musicothérapie, remplie de tristesse. J’écris pour moi et pour vous à propos de l’espoir, je saisis ma plume et je joue, dans l’espoir de pouvoir faire sortir un air amenant un nouveau jour dissipant les nuages et les fumées… Un air éteignant les feux de mon cœur et du monde.
Je prescris aux soldats couverts de blessures… aux mères exilées et en larmes… aux enfants terrorisés… le meilleur remède au monde… Soignez vos blessures avec la musique… Le monde, malgré sa tristesse, peut encore chanter…
Durant la seconde guerre mondiale, la musique était la solution, les médicaments ne pouvaient calmer la douleur, et les Anglais se sont empressés de soigner psychiquement les soldats dans des centres spéciaux combinant les instruments de musique et les sons musicaux, ce qui a contribué à guérir les blessés de l’impact de la guerre psychologique.
Mozart a pu par sa musique sortir les soldats des affres de la dépression.
Les Nations unies n’ont trouvé que la musicothérapie pour aider les enfants à vaincre les traumatismes de la guerre, et elles ont appliqué le programme « Ma Musique », le premier du genre dans le monde, dans les camps de réfugiés syriens en Jordanie. Il n’est pas facile de débarrasser l’âme des enfants des séquelles de la souffrance résultant de la guerre dans leur pays, et des souvenirs et images douloureuses imprimés dans leur âme. Seule la musique est capable de leur redonner vie. Au début de l’année 2018, le programme « Ma Musique » a été lancé dans les camps de réfugiés d’al Zaatari et d’al Azraq, au milieu des plaintes et des lamentations… Un désert qui dévore ce qui reste de vie, 80000 Syriens ayant fui un conflit ayant duré huit ans dans leur pays.
Les mains des enfants se sont hâtées de frapper les tambours et de jouer de la flûte, la vie a repris le dessus, les sourires sont réapparus, et les enfants ont oublié la souffrance et ont commencé à retrouver l’espoir.
ô monde triste d’aujourd’hui, quelles que soient tes souffrances, n’arrête pas de chanter… Car la musique, c’est la vie !